Aujourd’hui, pas de tabac

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Quatre millions de morts par an, 11 000 chaque jour. La cigarette est le seul produit de consommation dont l’utilisation tue directement. Le nombre de décès devrait atteindre 8,4 millions en 2020 et 10 millions en 2030. Face à une telle menace, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se mobilise et lutte contre le tabagisme. Cette dernière souhaite voir l’interdiction de fumer dans les lieux publics être appliquée dans tous les pays du monde. Selon cette organisation humanitaire, seuls des environnements à 100% sans fumée protègent efficacement contre les dangers de ce fléau. Il est urgent que les pays bannissent à 100% la fumée de tous les lieux publics et de travail fermés, indique l’Organisation dans ses nouvelles recommandations de politique générale sur la protection contre l’exposition à la fumée secondaire, publiées en lever de rideau de la Journée mondiale sans tabac, aujourd’hui, (31 mai). Le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS, a déclaré à cet effet, que « de nombreux pays ont déjà pris des mesures. J’invite tous ceux qui ne l’ont pas encore fait à agir sans tarder pour protéger la santé de tous en adoptant des lois exigeant que tous les lieux de travail et les lieux publics fermés soient à 100% sans fumée. »

Les risques du tabagisme

La majorité des gens ou presque la quasi-totalité, ignorent les risques engendrés par la consommation de ce produit mortel ce qui les mènent vers l’autodestructeur, à petit feu. Le tabagisme passif provoque des cardiopathies et de graves maladies respiratoires et cardiovasculaires susceptibles d’entraîner des décès prématurés chez les adultes. Il provoque aussi des maladies et aggrave des affections déjà existantes, comme l’asthme, chez les enfants. Selon l’OMS, la fumée du tabac contient environ 4000 substances chimiques connues et plus de 50 d’entre elles sont cancérogènes.

Le tabagisme passif existe partout où il est permis de fumer: foyers, lieux de travail et autres lieux publics. On estime que 200 000 travailleurs meurent chaque année des suites du tabagisme passif au travail, d’après les nouvelles recommandations de l’OMS qui se basent sur les données de trois rapports récents qui arrivent tous à la même conclusion. Même les enfants, la frange la plus sensible de la société, ne sont pas épargnés par ce phénomène. La preuve : les estimations de l’OMS indiquent qu’environ 700 millions d’enfants, soit près de la moitié des enfants du monde, respirent de l’air pollué par la fumée du tabac, surtout à la maison. En outre, les coûts engendrés par le tabagisme passif ne se limitent pas à la morbidité qu’il provoque. Il entraîne également des coûts pour les individus, les entreprises et la société dans son ensemble. Il s’agit surtout, de coûts médicaux directs et indirects, mais aussi de pertes économiques. En outre, les lieux de travail où il est permis de fumer sont plus chers à rénover et à nettoyer, sans parler du risque d’incendie, qui nécessitent d’être soumis à des primes d’assurance plus élevées. Par ailleurs, l’OMS a mis l’accent sur le thème du tabagisme passif. Un signe d’espoir, le thème, qui a permis cette année d’inciter et d’encourager chacun, surtout les décideurs et les employeurs, à réclamer, créer et utiliser des espaces 100% sans fumée. Il a été ainsi décidé du maintien des organismes qui s’y trouvent à l’abri de la fumée, ce qui augmente considérablement la capacité de prévenir des maladies graves et de sauver des vies dans les générations futures. C’est une urgence, pour l’OMS, qui prévient et sensibilise le consommateur à diminuer ou même à éviter la prise du tabac.

L’utilisation du tabac, qui fait plus de cinq millions de morts par an, est la principale cause de mortalité évitable sur le plan mondial. Le tabagisme continue à progresser rapidement dans le monde en développement, où se produisent actuellement plus de la moitié des décès liés au tabac. D’ici à 2030, si la tendance actuelle se maintient, 8 décès liés au tabac sur 10 surviendront dans le monde en développement.

Nabila Belbachir

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