Quesrayen, Ali Belhout, est l’un d’eux, un de ceux pour qui la résistance est de mise, elle n’est pas occasionnelle. Et comment ? Sinon à quoi servirait de composer une chanson ayant pour titre «Imazbayen» (les résistants). Elle ne peut être composée que par celui qui ressent, qui résiste.Ali Belhout est entré dans le monde artistique en 1993, année de sortie de son premier album. Cette cassette a eu un grand succès surtout chez les jeunes de sa région. Natif de Tizi Ghenif, Qesrayen est de cette trempe de chanteurs et artistes qui, dès qu’ils ont égrené leur premier poème ou note de musique, se lance sans se lasser dans la défense des causes justes. Belhout Ali, résiste et s’engage à sa façon dans la lignée de ces grands chanteurs que sa région a enfantés : Farid Ali, Slimane Azem, Akli Yahiaten, Farid Ferragui… Même si côté public, Qesrayen n’a pas encore atteint la lignée des chanteurs cotés, il est d e ceux qui pensent que c’est le travail de longue haleine qui fait atteindre le sommet, et pour Ali, le travail n’est pas facilité. Il ne fait pas dans la reprise, et n’invoque pas cette excuse si facile «j’ai repris la chanson de X pour lui rendre hommage ! On peut faire revivre la chanson de Y…». Qesrayen lui, fait travailler ses méninges. Il ne se limite pas à la mélodie, il s’affirme aussi sur le plan du combat identitaire et sur le terrain.Ainsi près «Nekkini maci d…», il enregistre un 4e album après deux ans de silence dû à son combat qui lui a pris plus de temps. Il a d’ailleurs même été emprisonné car étant délégué du Mouvement citoyen. Donc, il revient avec un album Bghigh add-inigh (je veux dire) et il n’est pas allé de main morte. Ainsi, dans cette cassette enregistrée chez Maréchal il chante l’amour, les souvenirs. Il dénonce et crie sa rage de ce changement négatif, en appelant les saints (a selehin). Le Mouvement citoyen, le Printemps noir sont ainsi les thèmes d’une chanson intitulée Tadhayant-iw (mon cas) et sur cela il a beaucoup à dire.L’autre thème chanté est Timanit (l’autonomie). Le combat et la résistance, Ali Belhout les mène chaque jour que Dieu fait, rien que par son travail d’enseignant.Il a bien voulu répondre sans détour à nos questions.La Dépêche de Kabylie : Ton impression sur la chanson ou la poésie ?Quesrayen : C’est la traduction pure et simple des joies et douleurs de ce pays. La poésie est source de lumière qui éclaire les passagers sur terre, même si chez nous, elle n’est plus appréciée. Pourtant, tout en elle est grandeur et beauté.Tes chansons…De façon générale, mes chansons parlent du social à forte coloration politique, le climat étant politiquement électrisé. Chacun de nos actes se veut une prise de position. Quant à Tamazight elle a toujours beaucoup d’obstacles à surmonter.
B. Mhanna