Le filet social et ses méandres

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Quand vous vous faites délivrer un document de l’état civil, le mieux est de bien vérifier si les informations contenues dans ce document sont bien ceux que vous devez y trouver. Il semble que, certaines fois, des erreurs monumentales y sont inscrites, particulièrement la transcription des noms et des prénoms qui ne répondent à aucun critère, ou d’y découvrir que vous n’êtes plus le fils ou la fille de celui ou de celle censé (e) figurer sur le document. Cela non pas parce que le ou la préposée ne sait pas écrire, mais parce que la responsabilisation est des moindres, ces personnes-là travaillant souvent dans le cadre du filet social.

Le filet social ? Parlons-on !

Des jeunes et des moins jeunes, des diplômés et des non diplômés, tout un tas de chômeurs tirant le diable par la queue et qui sont prêts à assurer n’importe quel travail, pourvu qu’on lui donne la chance de gagner son « pain quotidien » à la sueur de son front. Ceux qui travaillent dans le cadre de l’IAIG (Loi de Finances Complémentaires 94/336 du 20 /10 1994) perçoivent une « indemnité » qui s’élève à 3000,00 DA mensuellement, pour un horaire de 4 heures par jour pendant 22 jours. Une petite misère qui attire bien des convoitises. Les dossiers déposés souffriront encore de la poussière du temps avant d’être satisfaits en dépit de la bonne volonté du responsable local, les créations de postes relevant de la gestion wilayale.

Alors, pour ceux qui ont la « chance » (ou la malchance) d’avoir moins de 30 ans, c’est l’ESIL qui leur tend les bras ! Pour 2275,00 DA mensuellement (même période et même horaire) ils font la chaîne qui, pour déposer un dossier qui, pour recevoir une affectation l’envoyant souvent loin de sa résidence et provoquant une dépense de voyage qui « avale » allègrement la petite indemnité si chèrement et si durement acquise ! N’empêche que le bureau du « Filet Social » est constamment fréquenté par des jeunes auxquels on aura appris « l’assistanat » et devenus assidus des lieux par … habitude.

Des jeunes capables de servir en d’autres lieux, capables de produire si les moyens leur étaient donnés, capables de se débrouiller si on ne les avait pas « handicapé » avec cette indigence morale à base financière ! Un jeune homme (IAIG) qui se ronge les ongles en attendant de trouver un emploi plus rémunérateur, n’a rien trouvé de mieux que d’écrire un livre dont le titre est des plus audacieux : Vers une nouvelle formulation de la Loi de Newton ! Qui dit mieux, pour un chômeur ?

Reste l’indemnisation des personnes seules, des personnes du troisième âge, des cas sociaux qui bénéficient, quant à eux, de l’AFS avec ses 1000,00 DA mensuels à regarder les minutes s’égrener sans rien faire de ses dix doigts. Et les dossiers fournis ne déclarent jamais que la personne en question est ou ne serait pas à l’abri du besoin, dispose ou ne disposerait pas de moyens de subsistance. On ne peut être sûrs et catégoriques qu’en ce qui concerne les malades mentaux, qui, eux, ne savent même pas qu’on les a assisté, ce à quoi ils ouvrent amplement droit, qu’on le veuille ou non !

Ainsi, puisque les recrutements ne sont plus permis, puisque les emplois libérés par les départs en retraite ne sont pas comblés, puisque les ventres affamés ne se reconnaissent aucune limite, puisqu’il vaut mieux tendre la main que de …voler, autant déposer son dossier pour une sinécure qui ressemble à une cure de désintoxication contre l’émergence de la personnalité propre à chaque individu !

Sofiane Mecherri

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