Leur profession ; puisatiers et sourciers. Ils sont jeunes, dynamiques, intelligents et entreprenants. Ils viennent régulièrement à Maâtkas proposer leurs services aux familles qui désirent avoir leurs propres sources d’eau. Originaires de la petite Kabylie, ces prestataires de service très sympathiques ont beaucoup gagné en notoriété à travers l’ensemble des villages de la région de par l’efficacité avérée de leur travail.
En véritables professionnels, ces sourciers ne trouvent généralement aucun mal à détecter ce précieux liquide par des procédés, pour le moins, très curieux. Armés de simples petits bâtons, et par un tour magique de cet objet, ils arrivent à vous confirmer, la présence de l’eau et sa profondeur à quelques centimètres près. Pour l’heure, ces jeunes se contentent de la prise de contact avec leur future clientèle car il est évident que leurs chantiers ne s’entameront que vers la mi-juin, et ce pour des raisons de prévention.
Le creusement de puits durant le printemps est fortement déconseillé, voire interdit par les risques éminents d’effondrement qui peuvent surgir.
Il convient de rappeler que des dizaines de puits ont été déjà réalisés dans cette contrée sud de Tizi Ouzou, et ce, nonobstant l’interdiction du forage clairement signifié par les pouvoirs publics sans l’autorisation préalable des services hydrauliques. Aussi, ce n’est certainement pas cette timide amélioration de la distribution d’eau dans les villages qui va inhiber cette volonté des ménages à avoir leurs propres sources d’eau, et ce pour des raisons économiques, surtout que maintenant les factures de l’Algérienne des eaux (ADE) sont de plus en plus salés.
“L’eau de mon puits est nettement meilleure que celle du robinet, je suis sûr que c’est une eau minérale et en plus elle est gratuite !” arguera fort à propos un villageois d’Aït Ahmed. Sans commentaires…
Idir Lounès
