Urgence d’école spécialisée pour handicapés

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Si le ministère de l’Education prend de plus en plus en charge la scolarité des enfants en commençant par la généralisation de l’enseignement préscolaire, c’est-à-dire à partir de cinq ans, une autre catégorie d’enfants devrait également attirer l’attention des responsables du secteur : les handicapés.

En effet, nombreux sont les directeurs des écoles primaires qui sont confrontés à des situations auxquelles ils ne trouvent pas de solution. “A chaque rentrée scolaire, nous avons au moins deux ou trois cas d’enfants présentant des handicaps physiques et parfois mentaux. Nous ne pouvons pas refuser de les inscrire. Une fois scolarisés, les enseignants n’arrivent pas à les prendre en charge dans des classes prévues pour des élèves normaux. Alors, ils sont obligés de les faire passer en classe supérieure. S’ils refont l’année, ils resteront longtemps sans rien apprendre. Vraiment, c’est une situation inextricable. Si l’on totalise le nombre de cas au niveau de toute la région, on arriverait à constituer une classe entière”, nous a dit le directeur d’une école rurale qui nous a présenté un élève en cinquième année de loin plus âgé que ses camarades et qui n’a pas encore acquis les premiers mécanismes de lecture et d’écriture. Si nous avons abordé ce sujet, c’est pour dire que dans la région de Draâ El Mizan, la programmation d’une école pour cette catégorie d’enfants devient une urgence. “J’ai reçu dans ma classe un sourd-muet pour ne pas vous dire un malentendant. Il a passé presque douze ans dans l’école. A la fin de son cursus, il a été obligé de nous quitter ayant atteint la limite d’âge qui stipule qu’un enfant ne doit pas être exclu ou renvoyé jusqu’à seize ans. Est-ce que vraiment cet enfant a été pris en charge par l’école ? Que lui a-t-elle assuré ?” s’est interrogé cet enseignant.

Au moment où la réforme bat son plein, une catégorie d’enfants reste en marge de l’instruction. Pourtant, ni l’encadrement ni encore moins les infrastructures ne manquent à Draâ El Mizan. Il y a lieu de dire que des locaux restent fermés et que des enseignants spécialisés sont prêts. Donc, il ne reste plus qu’à lancer une école pour les deux daïras de Tizi Ghennif et de Draâ El Mizan. Ce serait peut-être le plus grand service à rendre non seulement à cette catégorie d’élèves, mais aussi à leurs parents qui ne savent plus à qui s’adresser lorsque leurs enfants présentent à une tare quelconque. “La programmation d’une école de ce genre urge et demeure une priorité avant de parler de toute réforme”, dira un retraité du secteur.

A. O.

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