l L’enfant d’Ouzallaguen, réalisateur de la Colline oubliée et homme de culture, Abderahmane Bouguermouh sera honoré aujourd’hui, dimanche à 18 h, par la Maison de la culture de la wilaya de Béjaïa qui organise en collaboration avec l’Association culturelle Acte une “séquence hommage” en guise de reconnaissance au cinéaste émérite et réalisateur qu’il est. En présence de nombreux artistes et hommes de culture, invités à témoigner des grands mérites de l’artiste. Cet hommage, qui n’est pas le premier du genre à lui être consacré, est un hommage sincère au réalisateur et au militant de la revendication berbère qu’il est. A cette rencontre, autour de l’artiste qui sera présent, les initiateurs ont programmé une prise de parole par nombres de personnalités et amis de l’homme et de l’artiste avec une projection de toutes ses œuvres. Né le 25 février 1936 à Ouzellaguen, l’homme au parcours artistique exemplaire a été longtemps victime de la censure, ce qui fait qu’il est aujourd’hui peu connu du grand public. Néanmoins, il a réalisé plusieurs courts et longs métrages. Son premier film qui n’a pas eu l’aval des autorités et de la tutelle Comme une âme est un moyen métrage en berbère refusé par le ministère qui a exigé une version arabe.
Sa dernière œuvre inspirée du roman de Mouloud Mammeri, est la colline oubliée (1996). Avant de s’établir à Ighzer Amokrane (Béjaïa), il a mis en œuvre d’autres projections cinématographiques très appréciées au niveau national et international, entre autre La grive, Chronique des années de braises avec Mohamed Lakhdar Hamina, Les oiseaux de l’été, et Kahla oua Beida qui a connu un grand succès. Le temps de voir défiler cette carrière et penser à toutes les œuvres qu’il aurait pu réaliser si ce n’était la censure qui pesait sur son œuvre, on citera ce qui lui a fait dire un jour “… Aujourd’hui, je n’ai plus la force non pas pour faire des films, mais de réussir le parcours d’obstacles pour en réaliser”. De l’homme, une autre artiste, celle qui a pensé à cet hommage mérité, Hamida Aït El Hadj directrice de l’établissement, dira : “Métèque dans l’âme, Khaloui, secret, timide doté d’une sensibilité aiguisée, le talent de Abderrahmane Bouguermouh n’a d’égal que son immense modestie”. Nous y reviendrons.
L. Lahiani
