Un appel d’urgence en faveur de la promotion de l’activité physique à tous les niveaux a été lancé hier par les praticiens, qui ont souligné qu’elle constitue un facteur protecteur contre les maladies cardiovasculaires.
Lors de l’ouverture du Séminaire intersectoriel sur la promotion de l’activité physique pour la santé, le Pr Rachid Hanifi, de l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) Dr Maouche (ex-Centre national des maladies cardiaques-CNMC) ont longuement insisté sur l’urgence de favoriser l’activité physique pour éviter des catastrophes sanitaires. Le Pr Hanifi, spécialiste de la médecine du sport, avertira de son côté quant à la prédominance des maladies non transmissibles chroniques (MNT) qui posent un gros problème de santé dans le monde et en Algérie. Des maladies dont l’incidence a été grandement aggravée par le développement technologique et le boom qualitatif de son niveau de vie qui a sédentarisé la population. Il faut savoir que les MNT sont étroitement liées au modernisme, et l’on voit de plus en plus de jeunes faire des infarctus, ce qui était inimaginable par le passé. Le changement du mode de vie, fait que l’Algérien se voit « agressé » par plusieurs facteurs, dont le régime alimentaire (plus salé, plus sucré, gras), la sédentarité (moins d’efforts, en raison de la mécanisation), le stress, le tabagisme et la pollution, conviennent les praticiens.
Pour sa part, le Dr Djamila Nadir, chargée du Programme national de l’activité physique au ministère de la santé affirmera qu’aujourd’hui, il est clairement établi que l’acquisition de mauvaises habitudes alimentaires, de modes de vie préjudiciables à la Santé dont le tabagisme, et la sédentarité, constituent la cause essentielle de l’émergence et de l’augmentation croissante des maladies cardio-vasculaires, du diabète, de certains cancers et de maladies respiratoires, dont l’asthme.
Toujours sur cette lancée, le Pr Hanifi, prêche la massification de l’activité physique dans les milieux professionnel, scolaire et universitaire, familial et carcéral, plaidant pour la création de conditions propices à l’application des mesures durables au niveau individuel, communautaire et national pour encourager la pratique de l’exercice physique durant toute la vie de l’individu. Afin d’éviter l’installation des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, les praticiens ne cessent de réclamer la mise en place d’ un programme national de l’activité physique car ils estiment que la promotion de cette dernière est une composante indispensable dans la protection de la santé. » Un principe prévu dans la loi mais dont la mise en application reste insuffisante en l’absence d’une adhésion de tous afin d’atteindre l’objectif « , précisera le Dr Nadir. Les résultats de l’enquête Step Wise sur les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires conduite en 2003, dans deux wilayas-pilotes (Mostaganem et Sétif), font ressortir que seulement 7,7% des personnes sondées avouent pratiquer une activité physique durant leur temps de loisirs et 25,15% sont sédentaires, ce phénomène étant plus fréquent chez les femmes (30,5%) que chez les hommes (16,3%).
La sédentarité est encore plus accentuée dans le milieu du travail avec un taux approchant les 50% (44%) des personnes interrogées, selon l’enquête menée par le ministère de la Santé en collaboration avec l’OMS.
H.Hayet
