Le massacre des chacals

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Chaque matin, les usagers de la RN05 dénombrent une dizaine de chacals écrasés par les véhicules sur le tronçon allant entre El Adjiba et le carrefour de la sortie ouest de Bechloul. Le fait aurait paru moins insolite si le nombre de chacals n’est pas aussi important sur une si courte distance, à peine quatre kilomètres.

Qu’est-ce qui attire ces animaux sauvages en ces lieux ? Une question à laquelle nous répond quelques citoyens de la région que nous avons interrogé. Une importante concentration de poulaillers se trouve dans la périphérie de ces deux agglomérations. Les propriétaires se débarrassent chaque matin des poules mortes en les jetant n’importe où, ce qui explique la présence en nombre important des chacals qui rodent en ces lieux. Les poulaillers sont implantés des deux côtés de la RN05 et c’est en traversant dans les deux sens qu’ils se font… sauvagement écrasés par des chauffards inconscients et ignorant la haute utilité de ces carnassiers qui en débarrassent la nature des cadavres de ces poules, procèdent à un nettoyage systématique de l’environnement et contribuent sensiblement à éliminer les foyers d’épidémie. C’est pour cela que le chacal est une espèce protégée à travers le monde et que dans beaucoup de pays l’écraser équivaut à un retrait de permis immédiat. Les poulaillers ne sont pas cependant les seuls à attirer ces inoffensifs animaux, la région précitée est réputée pour ses vastes vergers de melons, pastèques et courges dont raffolent les chacals, les sangliers ainsi que les porcs-épics dont il est fréquent de constater leurs cadavres en bordure de cette route durant l’été et l’automne, saison de cueillette et de maturité de ces fruits.

Les massacres opérés sur ces bêtes au même titre que les animaux domestiques en cet endroit est en partie dû à l’absence totale de plaques de signalisations avertissant des fréquentes traversées d’animaux aggravée par la grande vitesse sur un large tronçon à double sens et en ligne droite sur plusieurs kilomètres.

Espérons que les autorités et les associations créés pour la protection de l’environnement, la faune et la flore vont s’impliquer pour réduire ces tueries quotidiennes dont sont victimes ces animaux sauvages dont le rôle pour le maintien de l’équilibre écologique n’est plus à démontrer. Les subventions accordées à ces associations sont destinées à cette noble mission.

Omar Soualah

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