l Abdelaziz Belkhadem se présente, pour la première fois, devant les députés, non pas pour présenter le bilan de son gouvernement, mais pour faire la déclaration de politique générale, celle qu’il n’avait pas faite lorsqu’il avait pris la tête du gouvernement en mai 2006.
Tandis que le président de l’Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, recevait, hier, les présidents des commissions permanentes du Parlement, Belkhadem, lui, peaufinait le programme qu’il devrait présenter devant les députés.
En réalité, et au delà de la rhétorique, qui sera trop présente comme d’habitude, le chef du gouvernement, avec un cabinet inchangé, ne pourra certainement pas changer grand-chose à la réalité économique et sociale du pays. Ce n’est pas seulement à cause du programme, qui reste le même, mais aussi à cause des hommes, dont certains ont été publiquement critiqués par le président de la République, puis reconduits…
Que doit-on attendre, en effet, d’un gouvernement qui, au lieu d’écouter le cri d’alarme des Algériens exprimé lors des législatives du 17 mai dernier, veut reproduire le même schéma et, forcément, les mêmes échecs.
Côté pratique, le gouvernement comptera, comme il est de coutume depuis maintenant plusieurs années, sur une loi de finances complémentaire pour parachever les projets encore en chantier. Et ils sont nombreux, comme le sont les besoins économiques du pays. La loi, débattue la semaine dernière, de même que le programme du gouvernement d’ailleurs, sera présentée au Parlement au courant du mois de juillet, certainement avant la clôture de la session de printemps qui s’achèvera vers la moitié du mois prochain. Mais avant de détailler la loi de finances complémentaire, Belkhadem présentera, sans grandes difficultés d’ailleurs, étant donné la majorité dont jouit son parti à l’APN, la déclaration de politique générale de son gouvernement. Une première, puisque l’actuel chef du gouvernement ne s’était pas adressé aux députés en mai 2006 lorsqu’il avait été nommé en remplaçant de Ahmed Ouyahia, qui avait démissionné.
Quoi qu’il en soit, la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement aura un seul aspect : le protocole et aucune surprise. Et les députés, dans leur écrasante majorité, vont approuver sans réserve. C’est la logique de l’enregistrement.
Ali Boukhlef