Avec de plus en plus en plus de virulence, décidément, Bouguerra Soltani leader du MSP, verse dans la critique contre ses partenaires de l’Alliance présidentielle, formant le gouvernement en place et dont le MSP fait partie intégrante.
Ainsi, Soltani dans sa conférence de presse animée dimanche, a comme jamais auparavant, pris à partie le FLN et le RND, qu’il rend responsables de l’état d’une Alliance » minée par les égoïsmes « . Le chef islamiste s’élève à cet égard contre le refus de ses deux partenaires devant la double proposition du MSP de faire alliance à l’échelle des groupes parlementaires et auparavant de confectionner des listes communes. Deux exemples illustrant » l’égoïsme » de ces deux formations, ce qui lui a inspiré cette conclusion : » Depuis le que le MSP a pris la présidence de l ‘Alliance le 13 septembre 2006 il y a eu peu de réalisations et beaucoup de défections « . Comme bilan négatif de l’Alliance, on ne peut être plus clair que ce responsable politique chef, d’un parti membre de la même coalition qu’il critique.
Autre sortie antigouvernementale de ce parti gouvernemental, sa claire opposition à l’égard de l’option de l’Exécutif quant à l’option de la révision de la loi électorale. S’agissant en effet de l’interdiction qu’encourent les indépendants et les petits partis en vertu des amendements de ce texte, Soltani la juge » anticonstitutionnelle « , estimant » que son parti est » contre un traitement par l’Administration de la démocratie ainsi que l’exclusion d’acteurs de la scène politique « .
Cette remise en cause s’avère d’autant plus dure à l’encontre de l’Alliance présidentielle après une succession de critiques à l’endroit de ses partenaires au pouvoir-que l’on se demande si le MSP ne serait pas en train de leur suggérer une éventuelle sérieuse option de retrait de la coalition, si de telles mésententes venaient à empirer.
Une perspective que le chef du MSP sait qu’elle serait des plus préjudiciables moins à ses partenaires de l’Alliance qu’au chef de l’Etat lui-même. Et cela dans la mesure où Bouteflika en optant pour la stratégie d’une Alliance politique à l’échelle des institutions avait pour objectif d’asseoir son pouvoir sur l’alliance islamo-nationaliste censée traduire un large consensus socio-politique.
Or, avec la désaffection potentielle du MSP, le consensus serait rompu et la conception du Rassemblement du chef de l’Etat désavoué et du coup la légitimité de ses orientations affaiblie.
Le patron du MSP le sait d’autant plus qu’il commence à revendiquer avec une étrange insistance et son appartenance au courant islamiste et sa position de principal représentant de ce courant. En substance, il a déclaré que cette réalité est imputée à son parti par l’opinion et que de ce fait, le MSP doit rendre des comptes à ce titre… Et que ses partenaires de l’Alliance se le tiennent pour dit …
Néanmoins, le MSP étant notoirement connu pour sa coutumière démarche d’opposition qui lui tient de tactique et celle de l’entrisme étant érigée en principe stratégique, il y a belle lurette que de telles envolées oppositionnelles depuis feu Nahnah à Soltani ne sont plus crédibles. Jusqu’à preuve du contraire…
H.O.