Tamazight, un chef-d’œuvre linguistique

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“Le berbère est vraiment un chef-d’œuvre linguistique qu’il faut à tout prix développer et promouvoir : un jour, les Nord-Africains seront, je suis sûr, fiers de leur langue”, ces fameux mots écrits de la main de Massin sur sa brochure de l’exposé des règles de grammaire berbère, le 7 mai 1988, suffisent à eux seuls pour nous renseigner sur l’amour qu’il porte pour Tamazight, ainsi que sur l’enthousiasme de ce militant qui a foi en soi-même et en son combat.L’affaire des poseurs de bombes des années 1970 est tellement inédite dans l’histoire de l’Algérie indépendante qu’elle fait de l’ombre à l’autre côté de Haroun, plus important, celui de l’intellectuel chercheur. Ceux qui tentent de présenter Mohamed Haroun comme seulement poseur de bombes, quelles que soient leurs intentions, se sont mis le doigt dans l’œil. Devant le juge près le tribunal de Médéa, lors de son procès, Haroun a répondu sans regret aucun : “J’ai agi pour Tamazight”. C’est justement, cette langue que nous avons tétée aux seins de nos mères et que les dictateurs de tout acabit tentaient d’effacer du paysage national, qui a révolté cet artiste peintre aux grandes qualités humaines. Il n’a ménagé aucun effort pour apporter avec dévouement et abnégation sa contribution pour la promotion de Tamazight et pour sa reconnaissance.Pour cause, dans ce combat acharné qu’il a mené, Massin a consacré beaucoup de son temps à la recherche linguistique berbère. Même en prison il a laissé plusieurs œuvres traitant de Tamazight.En conclusion, plus qu’un intellectuel, Haroun est un homme courageux, prêt à tout pour le recouvrement de notre identité.

K. Kh.

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