“Matoub Lounès ou l’ironie du sort”

Partager

Il y aura sans doute une grande assistance aujourd’hui à 14 h dans la grande salle de la Maison de la culture de Tizi Ouzou pour assister à l’avant-première du film Matoub Lounès ou l’ironie du sort, réalisé par Mokrane Hammar.

Ce film d’une durée d’une heure et cinq minutes a été projeté, mercredi dernier, au siège de l’Association “Amusnaw”, aux journalistes.

Il s’agit d’un docu-fiction qui passe en revue les épisodes les plus marquants du combat de Matoub Lounès. Plus de cent acteurs ont participé à ce film tourné dans plusieurs localités : en Kabylie, à Alger et en France.

Le film s’ouvre sur un incident provoqué par Matoub Lounès en 1961 dans son village Taourirt Moussa. Il avait cinq ans quand il mit le feu au village. En apprenant la nouvelle, la mère était certaine que l’auteur du feu ne pouvait être que Lwenas. Ce feu était un présage de la future vie brûlante qui allait devenir celle du Rebelle. Le deuxième événement que l’auteur du scénario a jugé utile d’inclure dans le film est l’étape de l’emprisonnement en France, suite à un différend avec son éditeur de l’époque. Les compagnons du jeune Lounès s’émerveillaient déjà de la voix et des paroles de celui qui, quelque temps après, deviendra le prophète de toute la Kabylie. Mokrane Hammar a réussi deux promesses : d’abord l’impartialité irréprochable dans le traitement des événements ; ensuite, l’objectivité avec laquelle le regard sur Matoub est porté. Ainsi, les attaques et les rumeurs que faisaient circuler les ennemis du Rebelle pour le salir n’ont pas été éludées par le réalisateur. Ceci dans le but de montrer que Matoub gênait aussi bien les tyrans de tout bord que certains parmi ceux qui étaient censés le soutenir dans les moments difficiles, notamment lors des événements d’Octobre 1988 (Matoub avait reçu 5 balles dans le ventre), mais aussi lors de son kidnapping par les terroristes en septembre 1994. A l’époque, les détracteurs du Rebelle avait fait circulé la rumeur selon laquelle il aurait fomenté ce rapt pour accroître sa popularité, comme si les dizaines de milliers de fans qu’il réunissait chaque année au stade Oukil-Ramdane n’étaient pas une preuve suffisante. On retrouve dans ce film les images de la libération de Matoub après quinze jours de séquestration. Et comme la fatalité l’exige, le film se termine avec l’assassinat. Le réalisateur choisit de montrer une scène dans un café maure où des hommes polémiquent au sujet de Matoub, comme cela fut très souvent le cas. Soudain, un jeune entre au café et annonça la nouvelle de l’assassinat. Tout le monde s’effondre. Matoub est mort. La vie s’est arrêtée.

Aomar Mohellebi

Partager