l Des réponses clonées ! C’est, tout juste, ce que l’on se dit partout dans les centres de correction dans plusieurs wilayas du Centre et de l’intérieur du pays. Les correcteurs ont remarqué une ressemblance quasiment ou parfaitement identiques dans les copies de l’examen du bac 2007, notamment en matière de philosophie. Cela a déclenché un état d’alarme au sein des centres de correction et a nécessité d’exposer le problème aux institutions concernées.
Le » clonage » de réponses n’est, apparemment, pas le seul aspect de cette étrange triche. On a constaté aussi une confusion des réponses entre les filières littéraire et scientifique. C’est-à-dire que des candidats littéraires ont répondu aux questions des scientifiques comme si c’étaient les leurs, et vice-versa.
Certains concernés ont tenté de passer sous silence cet événement pour éviter un nouveau scandale mais on ne pouvait que mettre le ministère de l’éducation au courant en raison de la complexité du problème. C’est, bel et bien, un scandale dans lequel seraient impliqués les directeurs de l’Education, les responsables des centres d’examen et les directeurs des lycées.
Si cette affairearrive a échapper à l’étiquette de » non-événement « , il y aurait deux probabilités pour, éventuellement, résoudre le problème : ouvrir une enquête générale dans les régions concernées ou lancer une nouvelle cession du bac et annuler l’ancienne.
En attendant, les questions que suscite cette affaire restent sans réponses : comment n’a-t-on pas découvert cette grande opération de triche organisée » pendant » (et non après) les examens ? Cela signifierait-il que les surveillants ou les responsables des centres d’examens manquent de vigilance et d’instructions adéquates ? D’autant plus que les nouvelles techniques de triche, offertes par la technologie moderne, dépassent souvent les méthodes traditionnelles que connaissent les surveillants. Les téléphones portables, les ordinateurs de poche et les enregistreurs digitaux n’ont pas été pris en considération comme l’ont été les autres outils » traditionnels » et caducs dont aucun candidat, de nos jours, ne pense faire usage !
Ce problème vient donc renforcer les critiques faites au ministère de l’Education quant à ses » réformes » de rafistolages que plusieurs experts de l’éducation ont condamnées sur le plan pratique. Il n’est donc guère étonnant que les certificats et diplômes algériens n’aient aucune valeur à l’étranger.
Le ministre de l’Education, Boubekeur Benbouzid, qui a espéré quelques 70% de réussite cette année, se voit aujourd’hui confronté à un flot de pseudo-bacheliers qui vont venir grossir les rangs de l’université grâce à une triche phénoménale. Sinon, s’il tient à voir ses 70% s’effondrer pour laisser un tout petit 30% minable, s’il n’aspire pas à » se débarrasser » des lycéens pour » coller » ce problème, une fois les tricheurs à l’université, au ministère de l’Enseignement supérieur, il est de toute urgence de lancer une vigoureuse enquête sur ce scandale et de trouver la solution adéquate.
En attendant, félicitations pour les nouveaux bacheliers al-caponesques !
Sarah Haidar