Sensibilisés, ces derniers au nombre important ayant baissé rideau durant la matinée, faisant de la commune une ville morte, dénoncent en premier lieu “la tenue des foires anarchiques et périodiques” qui se tiennent tout au long de l’année au niveau de l’ex-souk el fellah d’Ihaddaden “favorisant le commerce informel dans la commune”, nous dira le coordinateur du bureau communal de l’UGCAA, M. Mammasse. Devant le siège de la wilaya, lieu du rassemblement, les grévistes étaient unanimes à dire que cette action pacifique n’est que la première d’une série d’autres que comptent organiser ces derniers, si les autorités locales n’approuvent pas leurs demandes, celles de réglementer le nombre de ces rencontres commerciales qui nuisent à leurs activités. Par cette action, les commerçants de Béjaïa mettent le doigt sur le problème du commerce informel qui a pris de l’ampleur, “autorisés par les responsables qui encouragent les organisateurs à s’enrichir davantage, au moment où les boutiquiers exerçant dans la légalité sont excédés par les impôts et autres cotisations”, martèle un commerçant tenant un kiosque au centre-ville. “Ils sont menacés de mettre la clé sous le paillasson si les autorités ne mettent pas un terme à ces activités informelles répandues dans toutes les activités”, argue un autre. Les protestataires, présents sur le lieu du rassemblement, ne comptent s’arrêter à cette première démarche. A l’unanimité, ils envisagent d’observer d’autres grèves alternatives dans les jours à venir si la prochaine foire prévue pour le mois de juillet sera maintenue. Plus loin encore, ces derniers exhibant des mises en demeure qui leurs sont adressées par la Direction des finances les sommant à régler leurs dettes estimées pour certains de 14 milliards de centimes, n’écartent pas l’idée d’observer une grève de la faim comme ultime solution. Avant de quitter les lieux, une délégation composée de représentants des commerçants et artisans de la commune a été reçue par le wali de Béjaïa, pour qui une lettre récapitulant leurs doléances lui a été adressée. Selon le même coordinateur, le taux du suivi de la grève, estimée dans la matinée d’hier au chef-lieu de la commune, a atteint 95%, ce qui explique une forte adhésion des concernés mécontents.
F. Lahiani