Moins de 60% des besoins nationaux sont produits localement

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La politique nationale de soutien à l’agriculture, notamment à la céréaliculture n’a, jusqu’à présent, satisfait qu’une partie des besoins alimentaires des Algériens en céréales et le recours systématique à l’importation pour pallier ces lacunes coûte excessivement cher au Trésor public.

Si on se réfère aux chiffres relatifs au secteur en termes de production, de besoins et des importations, on mesure l’ampleur des attentes du citoyen et l’urgence de prendre des mesures décisives. En effet, sur l’ensemble des besoins annuels qui s’élèvent entre 60 à 70 millions de quintaux, seuls 50 à 60% des besoins du pays en céréales sont produits localement. La production nationale qui n’arrive pas à dépasser, dans les meilleurs des cas, les 40 millions de quintaux oblige ainsi les autorités à recourir annuellement à l’importation de 25 à 30 millions de quintaux, essentiellement du blé tendre. Omar Aït Ameur, directeur d’étude au ministère de l’Agriculture dévoilera hier sur les ondes de la Chaîne III que la facture de ces importations s’avère de plus en plus salée : 600 millions de dollars par an.

Faisant preuve de réalisme, l’orateur reconnaîtra que pour l’immédiat l’objectif ne peut être atteint, mais expliquera toutefois que si les programmes d’intensification des cultures céréalières sont poursuivis avec la même persévérance, le niveau de la production pourrait s’élever réduisant ainsi la facture des importations à moyen et long terme.

Car il ne faut pas nier tout de même que des efforts gigantesques sont déployés dans le cadre du Plan national du développement agricole qui contribue par l’apport d’un soutien financier, logistique et technique à la filière dans les zones potentielles et intermédiaires. Ces dernières situées dans les régions côtières reçoivent environ 1 200 mm d’eau de pluie alors que les régions de l’intérieur du pays bénéficient d’une pluviométrie se situant aux alentours de 600 mm. Ce déficit hydrique induit par la sécheresse a nécessité déjà, selon M. Aït Ameur le déblocage d’une enveloppe de 2 à 3 milliards de dinars afin de minimiser l’impact de la sécheresse et valoriser au mieux les eaux de pluie lors des années pluvieuses.

En matière de prévision, l’invité de la Radio annoncera que pour l’année en cours le volume de la production dépassera les 42 millions de quintaux récoltés l’année passée et même à la moyenne de ces trois ou quatre dernières années. Cet optimisme dont a fait montre le représentant de l’agriculture est expliqué par le retour généralisé des pluies après une période de sécheresse au début de la campagne. En ce sens, il indiquera qu’il y a eu un niveau satisfaisant de précipitations et une bonne répartition temporelle qui a coïncidé avec différentes phases. En somme, c’est une bonne année pour la céréaliculture.

Sur un autre volet relatif aux récents incendies qui ont ravagé des surfaces entières de blé et autres produits céréaliers, M. Aït Ameur appelé à répondre aux interrogations des agriculteurs victimes de ces feux rétorquera que el’incendie est un risque assurable. De ce fait, les victimes de ces sinistres ne seront en aucun cas indemnisées. Pour éviter de se retrouver dans de telles situations, ils n’ont qu’à contracter une assurance auprès d’une compagnie d’assurance qui prendra en charge les conséquences. Il ajoutera que pratiquement chaque année des incendies similaires sont enregistrés à cause du non-respect de certaines règles de sécurité»au cours des campagnes de moissons-battages tout en signalant que cette année la canicule a été derrière au moins 70% des feux de moissons qui ont été enregistrés à l’est du pays.

H.Hayet

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