Chiffres à l’appui

Partager

Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a présenté hier devant les députés de l’APN sa déclaration de politique générale. Ainsi, le chef de l’Exécutif a eu à exposer le bilan 2004 de son équipe et les perspectives et prévisions pour les années à venir. Sur le volet économique, Ouyahia a touché du doigt les réalisations de l’exercice précédent dans les différents secteurs d’activité. « Le développement économique national a enregistré de nouvelles avancées durant l’année 2004 qui se sont d’abord reflétées au niveau macro-économique », estimera le chef du gouvernement. Il avancera, pour étayer ses propos, le taux de croissance économique qui a atteint, selon lui, 5,2% avec même un niveau de 6,2% hors hydrocarbures. L’inflation, soutient Ouyahia, a été maîtrisée au seuil de 3,6%. Quant au produit intérieur brut (PNB), il a atteint, lui, un montant proche de 85 milliards USD. La situation financière est encore en amélioration avec un excédent de 12 milliards USD au niveau de la balance des paiements et avec une dette extérieure qui a diminué de près de 2 milliards USD. « L’exercice budgétaire écoulé s’est également achevé avec un solde positif. Et la stabilité monétaire du pays et le niveau modéré de l’inflation ont permis une nouvelle baisse du coût des crédits à l’investissement », ajoutera-t-il encore. Evoquant la réforme du système bancaire, un dossier à la traîne et objet de toutes les critiques, le Premier ministre annoncera qu’elle avance et « livrera ses premiers résultats à la fin de l’année en cours ». A se référer à ses déclarations devant les députés, le nouveau système des paiements, en cours d’installation, changera la physionomie des prestations des banques locales. Quant à l’investissement, Ouyahia dira que les efforts de mise à niveau se renforcent, mais demeurent insuffisants. C’est à cet effet qu’il exhortera les entreprises privées à se prendre en charge elles-mêmes, car l’Etat « ne peut, pour sa part, que soutenir ». « Les entreprises publiques ont fait des efforts appréciables de modernisation », estimera-t-il. Il citera, à ce propos, le cas des cimenteries, des entreprises de bâtiment et des travaux publics. La politique de privatisation et de partenariat, assure Ouyahia, avance et s’est déjà concrétisée par plus de 140 opérations. 500 nouvelles offres sont en cours de traitement, annoncera-t-il. L’opération de privatisation et de partenariat ont généré, selon Ahmed Ouyahia, 70 milliards de dinars d’investissements pour la modernisation de l’outil productif cédé. Aussi, 5 000 nouveaux emplois ont été créés dans le sillage de cette opération. « La mise à niveau de l’outil économique commence également à s’affirmer à travers la recherche de partenariat sous forme de gestion ou de concession pour les infrastructures et le service public », dira le chef de l’Exécutif. Cette démarche, après le secteur de la téléphonie, s’est étendue au secteur de l’eau à Oran et celui des ports à Béjaïa, et en voie de finalisation pour le secteur de l’eau dans la capitale et à l’aéroport international d’Alger. Abordant la récente loi sur les hydrocarbures, Ouyahia a tenu à rassurer sur la nature puissamment économique de la démarche sans autre arrière-pensée. « Cette loi ne tend ni à la privatisation de ce secteur stratégique ni encore moins au recul de la souveraineté nationale », soulignera-t-il. Et d’ajouter qu’elle tend à valoriser davantage nos capacités par l’attrait de capitaux notamment dans le domaine minier, encore en jachère, et augmentera également nos ressources financières au service du développement et permettra le démarrage réel de l’industrie pétrochimique. Le Premier ministre citera ensuite tous les secteurs qui ont connu des avancées considérables en 2004. Le réseau routier a enregistré la réalisation et la consolidation de plus de 6 500 km de routes et des dizaines d’ouvrages. Autres infrastructures réalisées 9 nouveaux barrages et 3 000 autres opérations dans l’assainissement et autres réseaux d’alimentation en eau potable. L’agriculture est un secteur phare en 2004, où il a été enregistré une croissance de 3,1%. Des résultats qui reflètent les efforts soutenus par l’Etat dans ce domaine. Le secteur des services a connu une croissance de 7,7%. Ainsi, le tourisme s’est doté de 48 nouveaux hôtels et 51 autres sont en cours de travaux. Le secteur industriel public et privé a connu une croissance de 3,1%, avec, souligne Ouyahia, un recul toujours continu dans certaines branches notamment le textile et l’agroalimentaire. Dans le secteur de l’énergie, Ouyahia notera que la production électrique a augmenté de 5,8% grâce notamment à la mise en service de nouvelles centrales et d’autres en voie de réalisation. « Beaucoup affichent un pessimisme chronique sur l’investissement en Algérie, qu’il soit national ou privé.Cependant, les chiffres apportent les preuves nécessaires », dira Ouyahia. En 2004, le budget total d’investissement est de 1 175 milliards de dinars, soit 32% du montant de 3 677 milliards de dinars, qui a été réalisé entre 1999 et 2003. Au niveau de l’investissement privé national, 256 milliards DA ont été enregistrés en 2004, et 154 milliards de dinars pour l’investissement étranger. Pour ce qui est du secteur de la construction et du logement, Ouyahia dira que 117 000 logements ont été construits. Après le séisme de 2003, 4 000 familles ont été relogées et 8 000 autres sont en voie de l’être. « Si nos importations sont passées de plus de 13 milliards USD en 2003 à plus de 18 milliards USD en 2004, nos exportations hors hydrocarbures n’ont, elles, évolué que de 470 à 788 millions Usd durant la même année », affirmera le Premier ministre.Selon lui, cette seule comparaison reflète toute la gravité de « notre fragilité économique » dans le cas où le marché mondial du pétrole venait à connaître un changement. Evoquant le programme quinquennal, Ouyahia dira que le gouvernement procédera au lancement massif des projets contenus dans ce programme. Ce dernier, offre, dira Ouyahia, un formidable plan de charge pour les entreprises nationales qui sont invitées à en tirer profit.

Elias Ben

Partager