Toutes les municipalités et autres administrations à travers le territoire national — à une exception près — ont procédé ces dernières années à l’acquisition de véhicules neufs de diverses marques. Ces véhicules sont confiés à des responsables qui les utilisent à des fins personnelles.
Conduire les enfants à l’école, et les attendre à la sortie, emmener madame au bain-maure, chez la coiffeuse ou au resto, faire le marché, effectuer des courses familiales et même s’en servir en s’alignant en tête des cortèges des mariages d’un membre de la famille ou des amis et ce, bien entendu, en consommant du carburant aux frais du contribuable et advienne que pourra ! Devant cette situation s’apparentant à une dilapidation des biens publics, le citoyen, qui n’est pas dupe et voyant tout ce qui se trame dans sa localité, a souvent dénoncé ce genre d’abus.
D’autres responsables, quand ils ne peuvent pas faire “mieux”, se rabattent carrément soit sur des matériaux de construction, notamment le ciment — un produit dont le prix dépasse tout entendement sur le marché — soit sur des véhicules utilitaires.
Pendant qu’on y est et selon des sources proches de la municipalité, on signale qu’un élu aurait utilisé à son profit et ce, trois (03) jours durant, le matériel roulant de la commune (une (1) Case et un camion). Selon les mêmes sources, cet élu aurait procédé à des travaux de terrassement d’une plate-forme destinée à la construction d’un logement rural. Cet accaparement des biens de l’Etat qui n’est pas pour autant passé inaperçu a animé une véritable controverse dans les rues et places publiques parmi les administrés de la localité qui voient en cet acte “un acte de détournement” de la part d’un responsable élu, censé servir et non le contraire.
Ayant appris la nouvelle, le maire, qui jouirait, nous dit-on d’une moralité irréprochable, aurait instruit l’élu indélicat pour mettre la main à la poche avant de passer à la caisse ! Ce qu’il faut noter et retenir, c’est qu’au moment où la majorité des citoyens peinent à régler leurs problèmes administratifs et/ou financiers, à l’exemple des 32 travailleurs qui opèrent sur chantier, non payés depuis plus de dix (10) mois (lire notre édition du 24/06/2007), nos élus se voient dans des situations inextricables qui ne finissent pas de découvrir un mode de gestion où l’absence d’organe de contrôle, la complaisance des uns et le trafic des autres ne font que perdurer les conflits. Tout ceci ne profite, en fin de compte, qu’aux protagonistes qui sont les seuls à savoir pourquoi ils font semblant de “travailler”.
En somme, comme dira un citoyen, “le temps des campagnes électorales a vite rattrapé nos élus, promettant dans un style diffus des monts et merveilles à leurs concitoyens”.
S. K. S.
