Mohand Aït Ighil et le «Théâtre chez les Berbères»

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Mohand Aït Ighil a été l’invité de l’espace des Rencontres littéraires, organisées chaque jeudi à la petite salle du TR Béjaïa où il a fait part d’une communication portant sur «Le théâtre chez les berbères».«Le théâtre est un acte universel chargé d’humanisme. Une troupe théâtrale devrait nécessairement répondre à l’impératif de l’esprit de famille avant de s’engager à gagner la scène…» C’est par ce bref discours que cet homme de théâtre a prolongé son exposé au long duquel il a tenté du premier jusqu’au dernier mot, d’expliquer les premières manifestations du théâtre et son évolution dans la société berbère. Partant de quelques approches théoriques, prises comme outils de recherche, celui-ci s’est proposé d’aller jusqu’au Tassili à la recherche du moindre symbole qui eusse pu signifier l’existence du théâtre chez les Berbères. Parmi ces théories, l’auteur s’est attardé sur la méthode dite psychologique basée sur l’introspection, élaborée pour l’art de la formation du comédien, par l’illustre théoricien et homme de théâtre russe Stanislavski Constantin (1863-1938) fondateur et directeur, entre autres, du prestigieux Théâtre d’art de Moscou. Celle-ci postule : «Le comédien doit faire appel à ses propres émotions pour en imprégner le personnage et l’interpréter en le rapportant à lui même.»Notons, cependant, que sur la base de cette méthode, qui a fait école de par le monde entier, que s’étaient formés des grands acteurs du cinéma dont on citera : James Dean, Marlon Brando, Montgomery et autres… Une large définition du théâtre y a été donnée en opposition basée sur une approche de Christin qui met en corrélation trois éléments : «acteur, élément conflictuel, public» autour desquels chaque pièce théâtrale devrait être échafaudée. Une chronologie de l’apparition et de l’évolution du théâtre dans la société berbère était au cœur de cette communication partant de la première pièce écrite et jouée en 1990 jusqu’aux dernières productions. Au reste, cette communication, qui semble nouvelle par sa problématique, a suscité un vif intérêt parmi une assistance confondant universitaires et amateurs des salons littéraires. Ceux-ci ont manifesté à cor et à cri leur inquiétude pour l’avenir du théâtre dans une société berbère où le théâtre n’est pas encore parvenu à sa 10e édition.Parmi les questions qui ont pu enrichir le débat, on a noté en marge : «Pourquoi nos universités ne sont pas dotées de théâtres ? Pourquoi ne faut-il pas penser sérieusement à insérer un module qui traite de cette discipline dans les départements des sciences humaines ? Comment faut-il s’y prendre pour ramener notre société à la scène théâtrale ?»Le passage au cinéma ne se fait pas bien sans l’expérience des planches théâtrales.

K. N.

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