Pour la promotion de la transplantation d’organes

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La rencontre qui a vu la participation d’éminents neurologues, néphrologues et anesthésistes des différents centres hospitaliers du pays, a été rehaussée par la présence du professeur algéro-canadien M. Barama et du Pr Graba chirurgien émérite à l’hôpital Mustapha.

Faute d’être présent à la table ronde, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, par le biais du Dr Krim, conseillère du même ministre, a exprimé, dans une lettre adressée aux participants, l’importance que revêt cette journée  » pour laquelle le ministre accorde un intérêt particulier. Cela est d’autant plus vrai, poursuit Dr Krim, que nous souhaitons tous ensemble, rehausser la médecine algérienne et la placer dans le concert des nations pour une meilleure santé des Algériens. « 

L’intérêt auquel fait référence la conseillère se traduit par un projet de programme, intitulé  » les 10 commandements régissant la greffe d’organes « , qui sera débattu incessamment à l’APN.

Le projet de ce programme comprend ainsi les points afférant à la législation, la création d’un fichier national nominatif des patients demandeurs d’organes, l’information et la gestion du don, l’identification et la mise en place de l’équipe de greffe, création d’un comité national ou agence nationale du don d’organe, la création d’une banque d’organes, la formation et la qualification du personnel, le transfert du savoir-faire pour les différents greffes sur les défunts donneur cadavérique, la vulgarisation du don des organe et enfin, la création d’un service de transplantation des organes de référence.

Démystifier les réticents

Les spécialistes, qui ont eu à suivre les exposés du Pr Barama sur les expériences canadiennes ensuite espagnoles sur la gestion de la transplantation d’organes, ont eu à débattre des deux types de donneur d’organes. Il s’agit du donneur vivant ou du donneur cadavérique. Cette dernière option est bien plus complexe à entreprendre dans la mesure où la législation fait défaut, en plus de l’indisponibilité de structures adaptées.

Le plus grand problème auquel sont confrontés les spécialistes reste celui relatif aux aspects sociologiques et culturels de l’Algérien sachant que celui-ci reste très attaché à la culture religieuse musulmane.  » L’Algérie a les moyens et les hommes pour développer la transplantation, car celle-ci ne dépend pas exclusivement de la santé économique du pays mais elle relève de l’aspect sociologique et culturel… « , estime le Pr Brama.

Dès lors, la nécessité de faire associer des hommes de culte, tels les imams, aux équipes qui se chargeront de la réception des organes à partir des donneurs en mort cérébrale s’avère la solution à laquelle tout le monde adhère. Le but étant de démystifier l’idée selon laquelle le mort doit être enterré entier. C’est dans ce sens que le ministre des Affaires religieuses, Ghlamellah avait écarté toute interprétation spinituelle du don d’organes humains à partir des personnes dècédées.

A ce titre, les participants à la table ronde ont proposé d’impliquer d’une façon concrète et pérenne les imams et hommes de culte en vu de vulgariser le don d’organes des personnes en mort cérébrale, et ce par des prêches et rencontres de sensibilisation et vulgarisation.

Ceci est le point de vu sociétal. Quant à l’aspect juridique, la loi sur la santé de 1985 a défini les contours de la pratique de la greffe sans être trop explicite, estiment néanmoins les spécialistes. En 2002, un arrêté signé par l’ancien ministre de la Santé, Abdelhamid Aberkane, et diffusé dans le Journal officiel, a tenté de redéfinir la mort cérébrale.  » Quoi qu’il en soit, il faut rediscuter les lois du texte sur la transplantation d’organes à partir des donneurs cadavériques « , tonne le Pr Graba.

L’argent, le nerf de la guerre

Pour l’ensemble des participants, les finances constituent le point nodal pour le lancement d’une assise solide en vue de  » créer un plateau technique qu’il sera question de gérer et de coordonner les dons et la réception des organes.  »

D’ailleurs, c’est ce que redoutent les spécialistes qui s’engageront dans la mission médicale de sauver des vies humaines. D’où l’unanimité d’une résolution ayant trait au budget  » conséquent  » que l’Etat doit mettre pour la construction et l’équipement des structures modernes et payer en conséquence le personnel qui y intervient. Ce qu’il y a lieu de signaler c’est la projection d’un séminaire national au CHU de Tizi-Ouzou sur le don d’organe couvert par les médias lourds. Cette proposition est incluse dans le 9e commandement du projet de programme que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière compte présenter dans les jours à venir aux députés de la nation.

M.A.T

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