Un cadre propice à la formation

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La Dépêche de Kabylie : Vous organisez un deuxième Salon national des produits du bois et de la vannerie qui se tient du 8 au 12 de ce mois. Qu’est-ce qui différencie cette édition de la précédente ?

M. Nour Zoulim : L’activité rentre dans le cadre de la politique nationale de développement de l’artisanat et des métiers. Cette foire du bois intervient dans un cadre spécial, puisque lors de la manifestation, d’autres activités sont également prévues. Elle englobe près de 53 artisans. En marge de l’exposition centrale qui se tient autour du produit du terroir tels le tapis, les bijoux, l’habit traditionnel et la poterie, la Chambre a également prévu une journée d’étude et d’information sur les programmes BIT et GTZ, suivie d’une excursion au cap Carbon et à Sidi AÏch. La manifestation sera couronnée par la remise des diplômes à certains exposants-artisans. Pour ce qui est de la nouveauté, elle consiste en la participation de sculpteurs du sud, plus précisément d’Oued Souf et de Ghardaïa, aux côtés d’autres participants de différentes régions du pays. Leur nouveau produit comprend des pièces composées fabriquées à base de bois du palmier, lesquelles ont connu l’engouement du public. Une autre touche inédite émane d’un exposant venu d’El Flay qui a innové dans la vannerie fil et le rosier.

La journée d’étude sur les programmes BIT et GTZ consiste en quoi exactement ?

ll La formation des artisans est l’objectif visé par cette seconde foire nationale. La Chambre de l’artisanat et des métiers de la wilaya de Béjaïa, ne fait que suivre le programme du ministre des PME et de l’artisanat qui, à travers ce genre d’expositions artisanales et internationales ambitionne des actions de perfectionnement au profit des artisans relevant de chaque wilaya. Par ces deux programmes, la CAM compte faire participer directement à travers des ateliers de formations un certain nombre d’artisans de différentes chambres du pays. Pour cette fois-ci, ce sont les artisans de Béjaïa et ceux de Bouira qui bénéficieront de ce stage pratique. Le BIT est un Bureau international de travail, avec lequel on a signé des conventions pour former des formateurs dans le métier. Dans le cadre de cette coopération, 10 séminaires de stages ont été organisés en 2006 par la CAM Béjaïa, contre 5 pour l’année en cours. Trois procédés ou étapes sont suivis dans ce programme qui consiste à tenir des ateliers pour expliquer aux concernés ces trois étapes importantes, à savoir : Tri, Crée et Germe. elles consistent à aider les porteurs de projets voulant s’investir dans un métier, et ce, en les aidant dans l’étude de leurs projets, les mettre en œuvre et les suivre dans leur évolution, notamment les imprégner sur la gestion du stock et des entreprises. L’autre programme est une autre convention signée avec un bureau allemand appelé GTZ. L’objectif visé par cette double coopération est de créer ce qu’on appelle un “Nucleus” qui est un groupe d’entrepreneurs qui s’organiseront après leurs formations. Ils seront accompagnés par un conseiller, membre de la chambre, formé par cette délégation allemande. Pour ce qui est de la visite guidée, elle concernera l’autre volet, celui de la vannerie. Quatre Chambres d’artisanat, à savoir celle de Béjaïa, El Oued, Boumerdès et de Tizi Ouzou prendront part à cette excursion sur site au niveau de Sidi Aïch. Ces derniers étudieront la possibilité d’exploiter la matière première qui est l’osier utilisé en vannerie.

Certains participants locaux interviennent sans qu’ils soient adhérents à la CAM. Ils déplorent l’absence d’un cadre organisationnel qui les regroupera selon leur activité. Une association d’artisans n’est-elle pas nécessaire pour ces derniers qui réclament un cadre interlocuteur ?

ll L’initiative doit venir de ces artisans. La CAM, qui fait uniquement dans l’accompagnement peut intervenir en multipliant ces rencontres afin d’encourager ces initiatives sans pour autant se mêler dans la gestion de ces associations. Il faut savoir aussi que la Chambre de l’artisanat et des métiers ne fait pas dans l’assistanat. Les artisans doivent œuvrer eux-mêmes au profit du métier et doivent se prendre en charge par leurs propres moyens si la volonté y est. L’initiative doit émaner d’eux. C’est à ces derniers de s’organiser dans un cadre associatif comme le font d’autres, à travers lequel ils sauront développer leurs métiers en échangeant leurs expériences. Cependant, des initiatives émergent ça et là. La dernière initiative vient des artisans de la commune d’Aït Smaïl qui ont pu s’organiser en association municipale. Par ailleurs, une autre organisation au niveau national, opérationnelle dans le domaine, regroupe en son sein des associations qui activent au niveau régional. Ayadi est l’union des potiers et céramistes au niveau national qui siège à Bouira. Béjaïa est représentée. Récemment, l’on apprend aussi qu’un groupe de sculpteurs sur bois de la wilaya de Béjaïa sont sur le point de créer leur propre structure. Ils sont pour la majorité des localités de Tazmalt, Kendira, El Kseur. Une initiative qui ne peut qu’avoir l’aval des autorités locales.

Qu’en est-il du projet portant la création d’une maison d’artisanat dans la wilaya ?

ll C’est un projet national qui n’a pas vu le jour encore. Toutefois, les Chambres des métiers peuvent contribuer en choisissant une assiette de terrain adéquate au projet. Par ailleurs, la CAM de Béjaïa est sur un autre projet qui consiste à créer des ateliers vivants des artisans, et ce au niveau du centre du savoir-faire, ouvert par la Direction du PNG. Pour donner de l’élan à cette idée, nous avons prévu pour cet été des ateliers d’animations ou petites manifestations artisanales au parc de Gouraya, en attendant d’étendre cette initiative à d’autres métiers traditionnelles.

Entretien réalisé par Fatiha Lahiani

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