La drogue, l’ultime recours

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Beaucoup de jeunes de la commune d’Akfadou se droguent, c’est leur ultime recours. Désormais, l’avenir ne représente rien du tout, ou presque. Le désespoir accapare leurs têtes.La drogue est un phénomène qui touche tous les pays du monde, même les plus développés. Cependant, l’omniprésence de cette «hchicha» et autres dérivés se confirme lorsque tout va mal. Les différentes études universitaires des quatre coins du globe les ont mis en exergue même si plusieurs causes peuvent mener vers ce chemin sinieux. En Algérie, on se contante de mal juger les délinquants qui s’adonnent à ce genre de pratiques, d’une part par des lois policières et répressives, d’autres part par un rejet social. Incontestablement, celui qui se drogue, chez nous, est forcément une personne à éviter et à mettre en quarantaine, malheureusement, même les gens dits cultivés tombent dans de telles lectures.Sur les hauteurs de l’Akfadou, à l’instar des autres régions du pays, la drogue est bel et bien présente. Autrefois, c’était vraiment rare d’entendre parler de «Zetla», mais actuellement ce monde de l’ailleurs a fini par se faire une place dans la petite bourgade des Ath Mensour. Des jeunes et moins jeunes se droguent «le plus normalement du monde». «Normal», cette expression leitmotiv des Algériens et surtout des oubliés de la société. Souvent, pour avoir la fameuse «chira», il faut se déplacer en dehors de la commune, mais ce n’est guère une chose difficile, le chemin est toujours court. Certes, on peut acheter des joints, même sur ces hautes collines, mais un commerce actif dans ce domaine n’existe pas. Toutefois, la drogue est toujours là, il y a même des petits garçons qui débarquent dans ces «sales parages», lentement mais sûrement. Pour en savoir plus sur ce phénomène, on a tenté d’interroger un jeune de la région. Pour lui, «la drogue est présente dans notre commune depuis longtemps. Tout le monde le sait et ceux qui se droguent sont souvent affichés, c’est-à-dire connus. Il y a beaucoup de jeunes qui sont dans la débauche au sens propre du mot. Que voulez-vous qu’ils fassent» ?!«Chacun a ses raisons. Moi-même, ça m’arrive de prendre des joints avec les amis», estime notre interlocuteur. «Les autorités mènent, soit-disant une guerre contre ce fléau, mais elles ne passent jamais au substantiel du problème. C’est comme nos élus, ils nous jettent des promesses pour faire quelque chose pour les jeunes, cependant après l’achèvement des campagnes électorales, tout se case aux oubliettes. C’est vraiment abominable», enchaîne la même personne. Chaque être humain se sent délaissé pendant une période de sa vie, alors, basculer dans les méandres des chemins n’est pas du tout à écarter, mais on a toujours besoin de l’autre pour qu’il nous écoute et nous comprenne. Un jeune qui se retrouve dans la rue livré à lui-même, devant lui, tout est envisageable, même les horizons les plus inaccessibles. Dans les pays qui se respectent, les psychologues et autres spécialistes du domaine de la santé sont à la disposition des citoyens afin de les aider un tant soit peu. Dans la terre qui a vu naître le professeur Boucebsi, cet aspect des choses n’est pas encore pris au sérieux. Créer de l’emploi, bâtir des espaces de culture et de loisirs c’est aussi une manière de combattre la drogue. C’est vrai qu’il ne faut pas fermer les yeux devant les dérives des citoyens, mais il faut aussi les comprendre et les aider. «Rien, ni personne ne peut avoir entièrement tort, car même une horloge arrêtée à raison de deux fois par jour», écrivait John Stenibeck.

Mohand Cherif Zirem

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