Sur leur passage, les flammes gigantesques n’ont laissé ni arbres, ni maisons, ni cultures. Depuis, les habitants de ce village déshérité et calciné jusqu’à la mœlle, vivent dans la désolation et un dénuement les plus accablants sans que personne, absolument personne, parmi les autorités dont la mission première est de veiller au bien-être des citoyens, ne semble être concernée par l’allégement des problèmes que les habitants du village endurent.
En effet, selon les membres de l’association sociale et culturelle “Akhrib Oumazigh” du village, malgré tous les efforts faits par les villageois afin faire connaître la gravité de leur situation, aucune autorité de wilaya ou de daïra n’a daigné à ce jour les recevoir et écouter leurs doléances. Toujours aux dires des représentants des villageois, aucun responsable de wilaya ou de daïra n’a pris la peine de se rendre au village pour constater de visu la situation déplorable des habitants. Les villageois sont d’autant plus indignés, qu’au cours d’une visite d’inspection programmée dans les premiers jours qui ont suivi le drame, la délégation officielle dont faisait partie le premier responsable de la wilaya aurait – nul ne sait pour quelle raison- fait demi-tour au stade d’Achelouf, c’est-à-dire à seulement 7 km du village en détresse. Les problèmes nécessitant des solutions urgentes sont entre autres selon toujours les membres de l’association du village d’abord l’eau potable, la fontaine du village reste polluée à ce jour, c’est un commerçant bienfaiteur de la ville de Béjaïa qui les pourvoit en eau potable à l’aide de citernes.
Leur souhait est que la commune de Toudja à l’eau si abondante et si réputée, les prenne en charge en matière d’AEP.
Le deuxième problème et pas des moindres, réside dans le fait que plusieurs familles sont toujours sans toit, depuis l’incendie sus-cité, leurs maisons sont carbonisées et les toits totalement effondrés. Les habitants de ce village qui a payé un lourd tribut en chouhada pour l’indépendance du pays, sont en droit d’attendre des autorités une aide en matériaux de construction et une aide matérielle pour la reconstruction de leurs maisons.
Enfin, leurs cultures étant réduites en cendres, c’est en toute logique qu’ils attendent de leur pays, pour lequel ils ont tout donné, une indemnisation sous une forme ou une autre.
B. Mouhoub
