Les  » petits  » partis à la croisé des chemins

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Adopté à la majorité absolue, la toute nouvelle loi électorale qui énonce des conditions drastiques pour la participation aux futures joutes électorales va certainement signer la disparition, sinon du moins l’exclusion des petits partis. Astreints à avoir 4% lors des trois dernières élections, ces formations sont de fait mises devant le fait accompli. Déjà, 9 formations politiques ont passé le cap des 4%. Elles sont certaines de s’assurer une place sur le block-starter lors de la prochaine élection locale prévue vers la fin novembre. La pléthore des autres formations est appelée à  » poireauter  » ou à se  » dissoudre  » sur une scène politique déjà verrouiller à outrance. Contacté par nos soins, M.Abdelkader Merbah, coordinateur de l’Alliance pour le sauvegarde de la démocratie( ASD) et président du MAJD, affirme que le pouvoir, à travers l’adoption de cette loi, vient de confirmer une démocratie de façade, en estimant que le choix du peuple a été réduit aux partis du pouvoir.  » L’équipe à Zerhouni a marqué des points positifs pour le parti unique et des points négatifs pour la démocratie. On ne peut avoir du neuf avec du vieux. « , fustige-t-il. Les partis de la coalition gouvernementale sont en train, selon lui, de s’élargir alors que les libertés des citoyens sont muselée  » Cette loi ne s’inscrit pas en faveur de la stabilité du pays. Il y aura des revers de la médaille. « , avertit M.Merbah. Interrogé sur la saisine par l’ASD du Conseil constitutionnel, il considère  » minimes  » les chances de voir leur requête aboutir puisque, soutient-t-il, le parti unique a réussi à prendre les postes clés des hautes institutions.  » Le Conseil constitutionnel ne peut prendre une décision en dehors de la décision arrangeant ce même parti « , affirme-t-il avant d’indiquer que  » le principe de l’alternance au pouvoir va se reproduire entre les partis au pouvoir « . Toutefois, il se dit confiant en la lutte du peuple pour asseoir plus de démocratie.

Limitation de droit

De son côté, Ali Hocine, secrétaire général du Mouvement démocratique et social ( MDS ) ne semble pas désespéré pour autant.  » Nous nous attendions à ces résultats. Un certain nombre d’actions et de conférences sont prévues comme riposte « , estime-t-il. En effet, l’ASD compte, ajoute Ali Hocine, tenir prochainement une conférence nationale avec la participation des syndicats et de partis politiques pour mettre en lumière le caractère  » anticonstitutionnel et antidémocratique  » de cette loi. Pour lui, l’adoption de ce texte de loi est synonyme d’une  » limitation d’un droit élémentaire pourtant consacré par la Constitution « .Pour sa part, Salhi Chawki, SG du Parti socialiste des travailleurs( PST) abonde dans le même sens. Il voit dans cette loi une opération de diversion.  » Le pouvoir a réussi à faire oublier le catastrophique échec des élections du 17 mai dernier. Sept algériens sur dix n’ont pas voté pour la coalition gouvernementale « , précise -t-il. Notre interlocuteur trouve  » monstrueux  » le fait de demander aux petits partis d’avoir 4% des signatures des électeurs alors que le RND et le MSP n’ont eu lors des législatives dernières que 3%. M.Chawki estime  » exagéré  » le fait de demander aux partis de recueillir 2 500 signatures dans la capitale pour pouvoir siéger à l’APN. Par ailleurs, le Front national algérien, (FNA) qui a défrayé la chronique en votant les amendements introduits sur le texte de loi électorale mais en s’abstenant en même temps de voter la loi dans son intégralité, a tenté, dans un communiqué de presse, de donner des explications. Le FNA trouve dans ce projet une  » preuve vivante d’un travail unilatéral loin de discussion et de débat  » puisque, ajoute la communiqué  » le critère des trois élections dernières maintient le mystère autour des enjeux futuristes.  » Les rédacteurs de la missive s’interrogent sur le sort des autres formations politiques exclus par cette nouvelle loi électorale. Cependant, le FNA ne souffle mot sur les raisons ayant conduit les députés du parti au vote des amendements introduits sur les articles 109 et 82 que le FLN et le MSP ont votés à la majorité écrasante. Ce geste généreux de Moussa Touati voudrait-t-il dire que ce parti est enclin de marcher sur les plates-bandes du parti de Belkhadem ? Une nuit de noces qui s’annonce ? Mystère et boule de gomme.

H. Lam.

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