Intervenant en fin d’après- midi, l’experte désignée par l’instance judiciaire locale, Mme Yahiaoui Karima, a fait ressortir que l’assiette foncière ayant abrité le dit-projet est instable et sablonneux. Elle relèvera une insuffisance en matière de prévention des effets du cataclysme. Le plan dudit projet, a-t-elle précisé, ne pouvait permettre à de nombreux blocs de résister à la puissance de choc du séisme. A l’heure où nous mettons sous presse, les avocats des prévenus, lui demandent sur quels critères s’est-elle basée pour aboutir à cde telles conclusions.
L’on rappellera qu’au niveau du site en question, 85 morts ont été dénombrées suite au séisme du 21 mai 2003.
Dans la matinée d’hier, le PDG de l’EPLF Mohamed Selkim a été soumis aux questions souccessives du juge, concernant le suivi du dit-projet.
Mohamed Selkin a tenu à souligner qu’il n’avait pris fonction comme PDG de l’EPLF qu’on 1992, alors que le projet des 122 logements de Corso a été lancé en 1986 ” Au moment de ma nomination, les gros œuvres étaient déjà réalisés au niveau de ce site” a t-il expliqué. Il ne manquait a t-il ajouter que les travaux communément appelés” corps d’état secondaires” (CES) plus loin, il rappellera qu’ au moment du lancement du chantier de Corso, la wilaya de boumerdés n’avait pas encore été classée en zone sismique à haut risque sismique. Maintenant partie-est d’Alger est classée en zone III selon des normes universels.
Mais pourquoi avez-vous recouru à de nombreuses entreprises pour le parachèvement des travaux au site mentionné, l’interroge t-on
Le PDG de l’EPLF, qui ne se rappelle pas du nombre entreprises engagées, précisera que certaines d’entres elles ont cessé leurs activités, en raison du manque de financement par la CNEP, alors que d’autres ont vu leur contrat résilié pour cause d’inefficacité.
Appelé à la barre, un cadre du CTC Rabah Sirkisti, a expliqué, en réponse à une question du juge, qu’il n’a effectué que le contrôle de la bâtisse n°1. Et d’ajouter qu’il n’a émis que des réserves sur le premier étage du bâtiment 8 et le rez-de-chaussée du bâtiment 9.
S’en tenant à un P.V signé par le prévenu, prés le juge d’instruction, le juge rappelle que ce cadre du CTC a bel et bien effectué le contrôle des deux bâtisses au précitées, effondrées suite séisme.
Rabah Sirkisti se souvient, alors avoir demandé une expertise concernant les deux blocs, en date du 30 avril1997
Vous-vous contredisez lui rétorque le juge, puisque votre nomination a eu lieu une année plus tard.
Le juge appelle, ensuite, l’entrepreneur Boumezrag Rabah et cherche à savoir si celui-ci a établi directement un contrat avec l’EPLF.et quelle était la mission qu’on lui a confié. Réponse du prévenu: l’EPLF avec laquelle j’ai directement négocié m’a chargé de réaliser des poteaux et poutres au niveau du dernier étage du bloc 9.
Ce bloc s’est écrabouillé suite au cataclysme, rappelle d’un ton triste le juge Redouane Benabdellah.
Le prévenu, répond et provoque un éclat de rire parmi l’assistance:
“le dernier étage que j’ai réaliser a résisté au cataclysme”.
Le procureur de la République lui demande, ainsi qu’à d’autres entrepreneurs s’il a une qualification, un diplôme en matière de construction immobilière pour s’engager dans de tels projets.
Le prévenu a répondu, comme, d’ailleurs un bon nombre de ses semblables qu’il ne possède que de l’expérience dans ce domaine précis. L’on apprend aussi que l’entrepreneur Boumezrag Rabah loué un matériel auprès d’un particulier à Boudouaou pour se lancer lui aussi dans le projet des 122 logements EPLF de Corso.
Salim Haddou