En moins de dix jours, cinq attentats terroristes, aussi spectaculaires qu’inattendus, ont été perpétrés sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou. Ce bilan ne tient évidemment pas compte les activités terroristes recensées dans la wilaya de Béjaïa et Bouira durant la même période, même si l’attaque au camion kamikaze qui a fauché la vie à dix militaires à Lakhdaria en était la plus meurtrière.
Les observateurs de la scène sécuritaire locale qui ne cessent d’avertir sur la capacité de nuisance des groupes armés activant dans la région, aurait certainement décelé des faits nouveaux dans le comportement des ces groupes : en plus des attentats suicide, les terroristes agissent, désormais, selon un cycle événementiel bien ficelé qui fait que toute recrudescence s’opère sous forme de vague d’attentats.
Depuis leur ralliement à El Quaïda en janvier dernier, les éléments de l’ex-GSPC semblent donc exercer une terrible pression sur les forces de sécurité déployés en Kabylie. On en recense près d’une quarantaine d’attentats depuis le début de l’année rien qu’a Tizi-Ouzou. Des attentats qui ont tous obéis à cette toute fraiche logique de “déferlante”, qui fait croire que les terroristes sont nombreux et bien parsemé sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou. L’effet médiatique et psychologique est immédiat. Les terroristes n’en demandaient guère plus.
Rappelons-nous, à cet effet, de la série d’attaques synchronisées à l’explosif et a l’arme lourde qui a ciblé sept brigades et points de contrôle militaires à Tizi-Ouzou et Boumerdès la nuit du 13 février dernier.
Une deuxième vague d’attentats à succédé à la première quelques jours seulement après. Cette fois, les groupes terroristes ont attaqué cinq barrages des forces de sécurité dans cinq localités différentes. L’accalmie qui s’en est suivie n’était qu’éphémère puisqu’entre mai et avril les éléments de l’ex-GSPC avaient réussi à délocaliser la psychose vers le chef lieu de wilaya, qui connaîtra à son tour une série d’attaques à la bombe dont deux ont ciblé la gare routière de la ville de Tizi Ouzou. Bilan : 1 mort, une dizaine de blessés et d’indescriptibles scènes de panique.
Début juillet, la wilaya s’est trouvée contrainte de subir une nouvelle série… noire. Une série qui sera “inaugurée” d’une manière spectaculaire le 5 juillet dernier lors d’un attentat qui a ciblé le wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz, près de Aïn El Hammam.
Moins d’une semaine après, le 10 juillet plus précisément, c’est une patrouille de la Gendarmerie nationale qui sera attaquée à l’explosif, près de Tadmaït. L’engin meurtrier, enfoui sous la chaussée et actionné à distance, n’a fait aucune victime. Mais ce n’était que partie remise : le lendemain, presque à la même heure, un autre attentat à la bombe a fait deux blessés parmi les gendarmes près de Tigzirt. Là aussi, les ingrédients sont les mêmes : l’effet surprise et… le téléphone portable ! Mais l’opération terroriste la plus “intense” a eu lieu dans la nuit de vendredi dernier.
Un groupe important de terroristes ont eu l’audace d’attaquer la brigade de gendarmerie de Yakouren et un poste militaire… en plein centre-ville. Fort heureusement, la riposte des soldats de l’ANP était immédiate et énergique. Elle a permis non seulement de repousser l’attaque, mais d’abattre quatre terroristes ayant pris part à l’assaut. Depuis ce jour, Yakouren et les bois qui l’entourent sont une zone assiégée. Les militaires continuent d’y traquer les islamistes armés.
Et pour “finir en beauté”, voilà qu’on nous annonce que des individus armés de kalachnikovs ont opéré un spectaculaire hold-up à l’agence postale d’Ichardhiwène.
Une autre attaque qu’on tâchera de répertorier dans le registre sécuritaire pour pouvoir la quantifier ultérieurement. Mais la question que nous nous posons, c’est combien de temps encore devrons-nous compter les attentats et les victimes. Oui, on savait que la fameuse finale allait se jouer en Kabylie, mais quand ?
Ahmed B.
