Le Musée national des Beaux-arts organise en hommage au défunt artiste peintre Mohamed Temam, une exposition, intitulée « le message du ramier », ouverte depuis ce dimanche, et ce à la commémoration du 19éme anniversaire de son décès.
Lors d’un point de presse animé par Mme Dalila-Mohamed-Orfali, directrice du Musée national des beaux-arts d’Alger et commissaire de l’exposition, celle-ci a indiqué, que « cet événement est bien plus qu’une exposition, il permettra de rendre hommage à l’artiste, à l’entité de son parcours artistique », toute en ajoutant que l’exposition s’étalera durant deux mois et regroupera 80 œuvres (huiles, gouaches, enluminures, miniatures et calligraphies) en plus de 20 cartons de timbres philatéliques. Entre autres, elle comportera trois volets : le premier, consacré aux miniatures, à la calligraphie et à enluminure. Le second aux arts plastiques (paysages, portraits…). Tandis que le dernier, il est réservé aux timbres « à travers lesquels il a mis en exergue la richesse du patrimoine algérien ».
« Cette exposition va permettre à l’ensemble de la communauté culturelle et au grand public de découvrir un artiste complet, qui a fait les grandes écoles et qui est en même temps plasticien, calligraphe, miniaturiste, musicien et poète », a ajouté Mme Orfali, qui a aussi souligné toute la dimension de cet artiste qui était aussi penseur et grand mystique.
De son côté, M. Mohamed Djehiche, responsable au comité « Alger capitale de la culture arabe, 2007 », a mis en relief la richesse de cette exposition, tout en rappelant l’importance de cette manifestation culturelle qui, a-t-il dit, a permis aux musées de passer à une étape supérieure et de montrer toutes les richesses de leurs collections. Pour sa part, le miniaturiste, Ali Kerbouche, a évoqué les qualités artistiques, humaines et pédagogiques de grand artiste Mohamed Temam, dont il a été l’élève à l’Ecole des beaux-arts, en soulignant sa générosité. « C’était aussi un grand éducateur et d’une grande culture qui transmettait à ses élèves tout son savoir », a-t-il affirmé. Pour rappel, Mohamed Temam, né le 23 février 1915 décèda le 15 juillet 1988. Très jeune, il manifesta un grand intérêt pour les arts décoratifs et la miniature. C’est ainsi qu’il s’inscrit, en 1928 à l’école d’art (rue des Consuls) pour suivre des cours de céramique chez Emile Soupireau, en 1931, à l’Ecole des Beaux-arts où il a eu comme professeur Omar et Mohamed Racim. En 1936, il part à Paris, grâce à une bourse, où il étudiera à l’Ecole supérieure des arts décoratifs.
darant sa période parisienne, Mohamed Temam contribue à la divulgation des atrs traditionnels de son pays tout en perfectionnant son art jusqu’à son retour en Algérie où il a été nommé au poste de conservateur du musée des antiquités, fonction qu’il assumera jusqu’à sa mort.
Son profond attachement au patrimoine algérien l’incita à réaliser de nombreux timbres postaux. Entre autres, il participe à de nombreuses expositions personnelles en 1937. Parmi ces dernières, l’exposition collective des jeunes peintres et miniaturistes algériens en 1944, entre 1946-1957, il participe aux salons des surindépendants et aux salons des peintres du Maghreb, entre 1974 et 1982, il participe à plusieurs expositions à Bahreïn, au Koweït, à Marseille, au Sénégal et à Moscou sous l’égide de l’UNAP et de l’association des arts appliqués. Il représenta l’Algérie en 1983 à la troisième association du comité gouvernemental pour la restitution des biens culturels dans leur pays d’origine à Istanbul.
En 1986, l’ancien président Chadli Bendjedid l’invite en tant que membre de la délégation algérienne aux Etats-Unis avec d’autres personnalités artistiques tel que Hassan Hassani, Salim Abd El Wahab et d’autres.
Mohamed Temam est considéré comme l’un des plus marquants et rares artistes plasticiens en Algérie qui ont maîtrisé aussi bien les modes d’expressions traditionnels, notamment la miniature et la peinture sur du chevalet qu’il pratiquait en tant que portraitiste.
Enfin, il est à noter que cet événement entre dans le cadre de la manifestation culturelle « Alger capitale de la culture arabe, 2007 ».
Kafia Aït Allouache