L’état civil submergé

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S’il y a une mairie dans toute la daïra qui souffre ces jours-ci, ce ne peut être que celle de Draâ El Mizan. Effectivement, chaque été, c’est la même situation.

A savoir un calvaire pour tous : employés et usagers. Etant l’une des plus anciennes mairies à laquelle restent rattachées celles de Frikat, de Aïn Zaouia et d’Aït Yahia Moussa, la délivrance d’un extrait de naissance dit n°12 ou encore la copie intégrale, elle reste incontournable donc pour toute constitution de des dossiers que ce soit.

Dans une virée au bureau d’état civil, il nous a été donné de voir des gens en colère et des employés qui n’arrivent pas à faire baisser cette tension en dépit de tout leur tact.

“Depuis près de trois jours, je viens de Boumahni pour me faire délivrer des extraits de naissance, en vain. Il y a beaucoup trop de monde. Deux jours de suite et rien, peut-être qu’aujourd’hui j’aurai plus de chance”, nous explique un jeune ingénieur qui veut tenter de passer un concours suite à la parution de l’annonce dans un quotidien national.

Comme lui, ils sont des centaines à venir faire le pied de grue devant les guichets pour repartir chez eux sans avoir ce précieux document. Il y a lieu de souligner que ces citoyens qui y viennent chaque jour sont ceux qui sont nés à l’hôpital. N’oublions pas aussi que c’est la période de préparation aux inscriptions universitaires.

“Il y a ceux qui nous demandent parfois jusqu’à douze copies. Nous arrivons à satisfaire jusqu’à deux cents personnes par jour”, nous a répondu un employé ayant requis l’anonymat. Si le service d’état civil est submergé, cela ne veut pas dire que les autres services respirent. Celui de la légalisation des photocopies n’est pas épargné.

Chaque bachelier passe pour légaliser au moins une dizaine de copies de l’attestation de réussite au bac. “Nous avons même maintenu les employés qui devaient prendre leur congé annuel”, nous a dit un responsable.

Le plus grand problème que connaît ce service reste le manque de documents, tel celui de l’extrait de naissance avec la mention “Copie intégrale”. Le quota annuel de cette mairie est de six mille copies. Or, celle-ci couvre toute la daïra. D’ailleurs, combien de fois avons-nous appris que des citoyens partaient à la recherche de cette pièce dans les communes voisines, où le quota n’est pas encore épuisé.

Le maire nous a précisé que le service recourt même à l’impression de ces pièces chez les privés. N’y a-t-il pas un moyen de pallier cette entrave administrative ? telle est la question que tout le monde se pose.

Avant de quitter ce service, un jeune s’approche pour nous montrer un cartable plein de documents délivrés par les services de l’état civil. “Cela, au moment où l’on parle de la carte d’identité électronique. Il faudrait d’abord régler toutes ces lourdeurs bureaucratique”, ironise-t-il.

A. O.

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