Les avis sont partagés

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Sur le plan officiel, l’Algérie a toujours refusé de normaliser ses relations avec Israël du fait de la situation qui prévaut au Moyen-Orient. Plus clairement, les autorités de notre pays justifient toujours leur position par la solidarité avec le peuple palestinien. L’Algérie doit-elle rester le dernier pays de la région à établir des relations avec Tel-Aviv ?Pour répondre à cette question, nous avons contacté certains partis politiques qui ont exprimé des avis contradictoires, même s’il faut dire qu’une bonne partie de l’opinion nationale est hostile à une telle entreprise. Pour Amara Benyounès, secrétaire général de l’UDR, l’Algérie ne doit pas rester en marge des discussions sur la paix dans la région. ’’Je ne dis pas qu’il faut inviter Sharon chez nous, mais je ne comprends pas pourquoi notre pays se met à l’écart des grands évènements politiques qui se produisent dans la région. Des pays comme l’Egypte, la Jordanie et la Tunisie ont établi des relations avec Israël. Le président palestinien est en train de négocier avec Sharon. Je ne vois donc pas pourquoi l’Algérie ne s’implique pas dans le processus de paix. Nous ne pouvons pas être plus royalistes que le roi. De toute façon, les intérêts de l’Algérie doivent primer dans tout acte diplomatique’’, a dit M. Benyounès qui précise que son parti est ’’solidaire, tout de même, avec les positions officielles de notre pays’’.Contrairement à l’UDR, le Parti des travailleurs se dit opposé à toute relation avec l’Etat hébreu tant que les Palestiniens sont sous l’occupation. ’’L’Algérie est l’un des principaux pays qui soutiennent la cause palestinienne. Nous restons attachés à ce principe et nous nous opposerons à toute normalisation de nos relations avec Israël tant que la Palestine n’est pas libérée’’, a déclaré Karim Labsri, membre de la direction de ce parti.Le même avis est partagé par le Front des forces socialistes qui demande, cependant, par la voix de Karim Tabou, chargé à la communication, l’application des résolutions des Nations unies dans le règlement du conflit au Moyen-Orient. ’’Il est prématuré de se prononcer sur le sujet à partir du moment où l’Etat algérien n’a pas de relations officielles avec Israël. Il est, par contre, regrettable de constater que le vent de la normalisation souffle sur des régimes arabes dictatoriaux en quête de légitimité. Ces régimes se plient devant les pressions des Etats-Unis’’, a répondu le responsable du FFS, qui ajoute que son parti ’’ plaide pour le règlement de la question arabo-israëlienne de manière pacifique de sorte à ce que le peuple palestinien recouvre sa souveraineté”.En guise de conclusion, Karim Tabou a eu cette précision : ’’Le FFS siège au sein de l’Internationale socialiste aux côtés de partis israélien et palestinien’’. Ce sont donc des positions nettement divergentes qu’exprime la classe politique, même si nos tentatives de joindre d’autres partis sont restées vaines. La position officielle est quant à elle connue depuis l’indépendance de notre pays. Il convient de rappeler ici l’exception créée par le président Bouteflika en Juillet 1999 lorsqu’il avait serré la main à Ihud Barak à Rabat lors des funérailles du roi Hassan II. Un geste qui avait suscité la colère de certains partis politiques notamment du courant islamo-conservateur. Il reste que parmi les pays du Maghreb et du Moyen-Orient seules l’Algérie et la Libye n’entretiennent pas de relations diplomatiques avec Israël même si Maâmar El Kadhafi a exprimé récemment son souhait de se rapprocher du pays d’Ariel Sharon.

Ali Boukhlef

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