Chaudes plaidoiries pour défendre les accusés

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Le procès du séisme de Boumerdès s’est poursuivi hier à la salle IHC du chef-lieu de wilaya avec l’intervention des avocats défendant les accusés pour lesquels le procureur avait demandé la veille des peines, maximales. Trois ans de prison ferme assortie d’une amende de 10 millions de centimes, pour rappel contre 33 parmi les 38 prévenus et deux ans de prison ferme et la même amende à l’encontre de deux autres alors que les trois restants ont été acquittés.

Commençant sa plaidoirie, le défenseur de Youcef Benouali responsable du bureau d’études d’un projet immobilier OPGI de 50 logements à Dellys, où 74 morts ont été recensés lors du cataclysme – s’est appesanti sur le microzomage de la wilaya de Boumerdès. Celle-ci est passée à la zone III plus dangereuse géologiquement parlant après 2003, le séisme alors que lesdits travaux de construction ont été lancés lorsque la même wilaya était classée en zone. Une période a-t-elle plaidé où l’on appliquait qui plus est, a-t-il plaidé le règlement parasismique de 1988-1998 (RPA) et non celui datant de 1989.

Pourquoi s’obstine-t-on donc à porter la responsabilité sur ce responsable du bureau d’études du projet OPGI de Dellys ? s’est-il interrogé en s’adressant au juge et au représentant du ministère public. L’avocat Maâchou a pourfendu ensuite les arguments de l’expert désigné par le ministère de l’Habitat en précisant que ledit expert n’est même pas assermenté. Et il n’est qu’un cadre au sein de ce ministère, a-t-il renchéri. Et d’ajouter que ladite commission ministérielle n’avait que deux semaines pour effectuer sa mission.

Intervenant à son tour, maître Khaled Bourayou a pris, lui, la défense de l’entrepreneur Yasri M’henni engagé dans la réalisation du projet des 60 unités immobilières de Corso. Relevant de la SNTF, ledit projet a subi pour rappel, les effets du séisme dévastateur avec un bilan de 49 morts. Me Bourayou en imputera la responsabilité à l’organisme étatique des constructions qui a donné l’autorisation de construire sur un terrain fragile et plus inquiétant proche de la voie ferrée. L’avocat rappellera, ensuite que le maître d’ouvrage a appliqué là, le règlement parasismique de 1988. Et l’on ne peut par conséquent s’en tenir au RPA 99, quand on sait que ledit chantier était déjà lancé en 1994.

Poursuivant sa plaidoirie cet avocat a expliqué que durant la décennie précédente sous les effets d’une crise économique aiguë l’on avait tendance à se soucier du coût des projets immobiliers et ce au détriment des normes universelles de construction.

Me Borayou terminé sa plaidoirie en soutenant qu’il n’y a point de causalité entre la part de responsabilité humaine dans lesdites constructions et les effets du séisme du 21 mai 2003.

“Le cataclysme relève de la volonté divine et le chantier dont on parle était en cours en 1994. Et en cette période aucune anomalie ou malfaçon n’y a été relevée”, a-t-il encore expliqué.

Et pour toutes ces raisons, Yesri M’henni devrait être innocenté, a-t-il conclu. Se basant pratiquement sur les mêmes arguments d’autres avocats qui se sont efforcés de disculper les autres personnes impliquées dans des projets de Zemmouri, Corso et Tidjelabine soumis à procès.

La séance d’hier a été levée en début d’après-midi pour laisser place à la préparation de la fête de la police coïncidant avec le 21 juillet.

Salim Haddou

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