“Nous manquons d’efficacité”

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Elus et administration accordent leurs violons en assumant les retards accusés dans la réalisation de quelques projets dans le cadre du plan quinquennal 2005/2009 d’un montant global de 150 milliards de dinars, dont 58,1 en programme centralisé et 91,9 en programme décentralisé. “Nous manquons d’efficacité” laisse tomber le P/APW de Béjaïa en soulignant que les élus doivent accompagner le plan de développement. Avant-hier, mardi, les interventions des élus se suivaient et se rassemblaient donnant l’image d’une séquence d’un feuilleton diffusé en boucle à quelques exceptions près la plupart des élus, ont affiché un certain satisfecit par rapport au bilan présenté par l’administration de wilaya. Il semble, à l’une des interventions des élus, que le nouveau wali de Béjaïa, Ali Bedrici, a pu mettre en branle la machine du développement locale contrairement à son prédécesseur qui affichait durant sept années de règne un mutisme boudeur. Opportunément donc, le nouveau mode opératoire du wali a fait en sorte que l’assemblée populaire de wilaya se transforme désormais en une force de proposition, alors qu’elle était auparavant une arène où s’affrontaient à coups de déclarations virulentes élus et administration de wilaya. Dans cette veine, les élus ont notamment insisté avant-hier, premier jour de la session de l’APW, sur ce que toutes les contraintes liées au problème du foncier qui demeure un obstacle pour l’implantation de plusieurs projets soient tout simplement levées. Selon eux, ce problème a de tout temps constitué une échappatoire aux responsables pour justifier les retards dans la réalisation des projets et autres délocalisations. Pour en finir une bonne fois pour toute avec ce problème, ils ont proposé à l’administration de wilaya, comme mesure palliative, de mettre en valeur, entre autres le plateau de Sidi Boudrahem et la cité des Eucalyptus pour dégager des assiettes foncières. Dans le même cadre, un élu a demandé au wali de débloquer la situation au niveau de l’agence foncière et le règlement du problème du cadastre qui couvre présentement seulement 17% du territoire de la wilaya. Au chapitre santé, les élus ont soulevé les insuffisances constatées dans la gestion de ce secteur, tout en sollicitant le wali à leur fournir plus de détails sur l’état d’avancement des travaux au niveau de l’hôpital de Béjaïa qui sera promu au rang de CHU. Sur un tout autre plan, la direction des transports a été saisie par les élus dans le but d’optimiser le transport ferroviaire de marchandises à même, estime-t-on, de désengorger le réseau routier. Concernant le problème du blocage des assemblées populaires communales qui perdure dans quelques APC, les élus ont interpellé le wali pour qu’il intervienne, et ce, insiste-t-on, en appliquant le code communal. Au chapitre environnement, quelques élus ont soulevé le problème de la gestion des déchets ménagers et les désagréments que causent les décharges existant sur le territoire de la wilaya, en s’interrogeant sur les raisons des retards constatés quant à l’implantation de CET.

L’autre problème soulevé par un élu lors du premier jour des débats a trait à la bureaucratie. “La bureaucratie fait fuir les investisseurs” peste-t-il, en soulignant que le bilan des activités de la wilaya ne diffère pas des autres. Pour lui, “la médiocrité est régie en système de gouvernance”. Pour cet élu, outre le pénitencier d’Oued-Ghir qui enregistre un taux d’avancement appréciable, la wilaya, s’indigne-t-il, s’inscrit toujours dans une logique de “sous-développement”. Durant la journée d’hier, les élus ont débattu des préparatifs de la saison estivale qui demeure jusqu’à preuve du contraire, l’eternel parent pauvre de l’administration.

Et pourtant d’aucuns resassent cette vieille rengaine selon laquelle la wilaya de Béjaïa est à vocation touristique.

Il est à signaler que le wali répondra aux questions des élus dimanche prochain. Par ailleurs, il convient de rappeler que la session APW devait se tenir les 17 et 18 du mois en cours et a été reportée faute d’indisponibilité de la plupart des directeurs de l’exécutif de wilaya.

Dalil. S

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