Le Maghreb sous la menace d’Al-Qaïda

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Suite à son fiasco militaire en Kabylie, la branche Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) a menacé, lundi, à travers un communiqué diffusé sur Internet, d’intensifier ses attaques contre ce qu’elle qualifie d’ »ennemis d’Allah » en Afrique du Nord, demandant aux musulmans de rester à l’écart des sites gouvernementaux. Une demande qui renseigne sur le désir de cette horde terroriste de récupérer les populations de la région, essentiellement les défavorisés.

Le mouvement terroriste radical a menacé les gouvernants des pays maghrébins, en déclarant que « les moudjahidine réservent bien des surprises aux ennemis d’Allah dans les pays du Maghreb islamique, qui iront en s’intensifiant ». Soi-disant soucieux des vies civils, les rédacteurs du communiqué appellent leurs « frères musulmans à rester à l’écart des sites où sont présents les infidèles et les apostats officiels, de même que [ceux] où sont rassemblés militaires et policiers », qui précisent ne pas avoir commis plus d’attentats en raison de la présence de musulmans sur les sites ciblés.

L’authenticité du communiqué d’Al-Qaïda au Maghreb n’a pu être confirmé, mais il a été diffusé sur un site Internet fréquemment utilisé par des extrémistes islamistes, se réclamant du mouvement d’Oussama ben Laden ou de la guérilla irakienne.

Malmenée lors de son offensive d’un cantonnement militaire le 14 juillet dernier à Yakourène, en Kabylie, la branche terroriste tente vraisemblablement de brouiller les pistes.

Depuis neuf jours, l’ANP affronte d’ailleurs des activistes d’Al-Qaïda au Maghreb dans la région de Yakourène, village situé à une centaine de kilomètres à l’est d’Alger, en Kabylie. L’opération vise un vaste camp d’entraînement. On évoque que cette contre-offensive est d’une ampleur sans précédent depuis 15 ans.

Pour rappel, le 11 juillet, AQMI a revendiqué l’attentat suicide à Lakhdaria, qui a coûté la vie à 10 militaires. L’organisation a aussi revendiqué les attentats du 11 avril contre le Palais du Gouvernement à Alger et un commissariat de Bab Ezzouar, dans la banlieue de la capitale. Ces attaques avaient fait 30 morts et plus de 200 blessés.

Al-Qaïda au Maghreb est le nom pris à la fin du mois de janvier par l’ex-groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Selon différents services de renseignement, le groupe terroriste compte de 500 à 800 hommes qui activent en Algérie et dans la zone du Sahel, en Mauritanie, au Mali et au Niger.

Fondé en 1998, le GSPC dont est issu Al-Qaïda au Maghreb était jugé comme le dernier représentant de l’insurrection islamiste entamée après l’annulation des élections législatives de 1992 que le Front islamique du salut (FIS) était en passe de remporter.

Yassine Mohellebi

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