Dans l’attente du verdict prévu le 31 juillet 2007

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Ladite échéance a été fixée, conformément à l’usage par le juge Redouane Benabdellah qui a poursuivi, toujours à la salle IHC, avant-hier mardi jusqu’à 22h, l’audience des (37) accusés. Le 38e prévenu, Herrani Abdelkader est en fuite ; mais il est condamné par le procureur comme 32 autres à une peine de prison ferme de trois ans assortie d’une amende de 100 000 DA. Contre deux autres accusés, le représentant du ministère public avait requis, samedi dernier, une peine de deux ans de prison ferme et la même amende. Dans la soirée d’avant-hier, les prévenus ont été, tout à tour, entendus comme témoins dans leur propre affaire. Et ils ont, tous réclamé leur acquittement. Durant quatre jours, les avocats chargés de leur défense avaient mis leur compétence en œuvre pour pourfendre l’acte d’accusation, à savoir homicide et blessures involontaires s’ajoutant à la fraude en matière d’utilisation de matériaux de construction tant en qualité qu’en quantité. Les organismes immobiliers soumis au dit procès sont l’OPGI, l’EPLF coopératives Derriche, SNTF et Cité universitaire de Corso.

Fait important à relever : durant les plaidoiries, et après énumération des charges qui pesaient sur les prévenus, la défense avait tenté de démontrer que ses mandants ne sont nullement responsables de ce qui s’est produit. Les avocats ont, en gros, pointé du doigt lors du dit procès, le ministère de l’Habitat ayant la responsabilité du microzonage, avec cette précision que Boumerdès n’a été reclassée en zone III, plus dangereuse géologiquement, qu’après le séisme dévastateur du 21 mai 2003. Et partant de ce constat, ils ont conclu que les projets immobiliers soumis au procès ont été lancés sur les anciennes normes parasismiques, datant de 1983 ou de 1989, donc bien avant l’établissement du règlement parasismiquue algérien (RPA) de 1999.

C’est un argument de poids pour le défense, faisant dans cette optique la critique de l’expertise de la commission ministérielle, qui, d’ailleurs, n’avait, a-t-on précisé que deux semaines pour l’accomplissement de 19 missions.

Avant-hier, pour rappel, un membre de la défense du nommé Selkim Mohamed, P-DG< de l’EPLF, avait expressément dit que cette commission ministère est dans cette affaire en même temps juge et partie. Dans la défense de leurs mandants, les avocats ont nommément cité, et ce, à plusieurs reprises, les annexes du ministère de l’Habitat comme responsables du choix des terrains à bâtir, ainsi que l’étude du sol et l’analyse du béton armé.

L’on aura retenu, aussi, au cours de ce procès l’intervention de l’avocate Benbraham, défendant elle aussi le P-DG de l’EPLF, qui s’est demandé pourquoi d’autres projets immobiliers à Alger et Boumerdès où le séisme a fait des centaines de morts en plus des dégâts n’ont pas été programmés dans ces assises juridiques.

Se basant sur la quintessence des interventions du directeur du CRAAG, Yelles Chaouch et du sismologue émérite Chelghoum Abderrahmane, d’autres avocats, à l’instar de maître Khaled Bourayou, avaient, expliqué l’impossibilité de prouver l’existence d’erreurs humaines concernant ladite affaire. Leur argument : la force dévastatrice du cataclyme ne pouvait pas être prévue, compte tenu des connaissances scientifiques dont on disposait dans le domaine précis avant 2003, et qui concernait Alger et sa périphérie.

Salim Haddou

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