l Matoub Lounès à été assassiné le 25 juin 1998 à 13h30, à Tala Bounane, sur la route menant vers Aït Douala.
A 13h45, un député appelle les médias étrangers et donne l’information selon laquelle Lounès Matoub venait d’être tué dans un guet-apens. Le député est affirmatif : “C’est le GIA, Groupe islamique armé qui a perpétué l’assassinat”.
l A 14h10, le corps de Matoub Lounès arrive à la morgue du CHU Nedir-Mohamed. L’hôpital est envahi par des milliers de citoyens. Des émeutes éclatent en Kabylie. La population scande comme un seul homme “Pouvoir assassin”
l Le même jour, les rumeurs les plus invraisemblables circulent à Tizi-Ouzou. La plus répandue : Matoub dans la matinée de jeudi venait de passer devant le tribunal à cause de la chanson Aghura (dans laquelle il reprend la musique de l’hymne national) En Algérie, les tribunaux sont fermés les jeudis. Qui avait intérêt à faire circuler une telle information ?
l Quand Matoub emprunte la route qui mène vers Aït Douala, le 25 juin 1998, il ne croise aucune voiture sur un tronçon de plus de dix kilomètre. Toutefois dans le livre de sa veuve Pour l’amour d’un rebelle
Nadia parle d’un tracteur, seul véhicule rencontré tout le long de leur trajet? Habituellement, à la même heure, cette route est très fréquentée.
l Neuf ans après l’assassinat de Lounès Matoub, aucun parti politique, y compris aux qui prétendent avoir eu Matoub Lounès comme ami, ne revendique la vérité sur son assassinat, ni une enquête. Aucune organisation des droits de l’Homme ou autres, non plus, ne demande à ce que le crime soit élucidé, seule Malika Matoub et sa mère revendiquent à chaque fois que l’occasion leur est offerte, la vérité sur l’assassinat. Elles ont été rejointes ces derniers temps, par la veuve Nadia. La tendance générale dans la région de Kabylie élude l’option d’un assassinat commis par les terroristes islamistes, la tendance générale plaide pour un meurtre qui rentre dans le cadre d’un règlement de comptes entre clans du pouvoir influents à l’époque.
l Neuf ans après son assassinat, Matoub Lounès demeure le chanteur le plus écouté par les Kabyles. Chaque jour des citoyens se rendent à Taourirt Moussa et se recueillent sur sa tombe. Dans toute la Kabylie, les portraits. du Rebelle ornent les murs et les places publiques. Lounès est devenu une légende et un symbole. La kabylie refuse de faire son deuil.
A.M.