Les insecticides importés sont des produits douteux, a expliqué, hier, le Président- directeur général de la société » Cophyd « , productrice locale des insecticides, M.Laribi Hakim. Il a annoncé, à cet effet, lors de la conférence de presse qu’il a animée hier à Alger dans le cadre des séries de rencontres organisée par l’Union générale des commerçants algériens (UGCA) que » nous ne savons pas ce qui est distribué en Algérie par les marchés de distribution, nous ne sommes pas au courant des produits chimiques avec lesquels sont fabriqués ces insecticides, c’est des produits douteux « .
A l’exception des produits qui proviennent des entreprises multinationales, les autres sont strictement dangereux. Ils portent de fausses adresses, ajoute-t-il. Tout cela a crée, de l’avis du conférencier une concurrence déloyale dans la mesure où les importateurs ne trouvent nullement de difficulté de commercialiser leurs produits dans le marché informel.
Pis encore, même les produits insecticides locaux peuvent être dangereux. C’est dû à l’utilisation d’anciens produits contenants des molécules très toxiques par rapport aux molécules utilisées dans les insecticides d’aujourd’hui partout dans le monde.
Le même intervenant a cité l’exemple du produit dit DDT et le DDVP, anciens produits qui ont un degré de toxicité important et un effet cancérigène qui se manifeste à long terme ! Le conférencier a également expliqué que ces insecticides représentent un grand danger pour la santé des utilisateurs, comme ils peuvent toucher le système nerveux cérébral.
Interrogé sur l’efficacité des insecticides utilisés par les APC pour la désinsectisation publique, M.Laribi Hakim se pose la question sur le genre d’insecticides utilisés, d’autant plus que ces entreprises ne s’en procure pas chez les producteurs locaux. Mais il dit que la désinsectisation publique n’est nullement efficace, en expliquant que » si elle était efficace on n’enregistrerait pas 35 millions de bouteilles d’insecticide utilisées par an en Algérie pour la désinsectisation domestique « . Autrement dit, plus d’une bouteille par habitant. Comparativement à la France peuplée par 70 millions habitants, elle ne consomme que 14 millions d’aérosols par an. Cela revient à une mauvaise désinsectisation publique a affirmé encore M.Laribi.
Par ailleurs, il a indiqué que les molécules utilisées dans les insecticides ont connu une évolution depuis l’installation des premiers insecticides en 1920. Elles sont, actuellement, devenues moins toxiques affirme-t-il. Afin d’éviter tous les risques et effets secondaires provoqués par les insecticides locaux et importés, M.Laribi interpelle les pouvoirs publics à intervenir pour remettre à jour les molécules actuelles. Le ministère de l’Agriculture, celui de la Santé et encore celui du Commerce doivent impérativement réagir, selon le conférencier pour régulariser le marché. Il est nécessaire et même urgent de faire en sorte d’utiliser les différentes molécules à basse toxicité.
Samira Oulebsir
