Salle comble et bain de foule

Partager

La salle, d’une contenance de 800 personnes, s’est finalement avérée exiguë. Couloirs et travées ont débordé de monde L’émotion de M. Benyounès se voyait d’ailleurs, tant l’accueil a été chaleureux.A peine a-t-il franchi le seuil de l’enceinte que la foule s’est levée comme un seul homme pour scander le nom du secrétaire général de l’UDR et celui du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Bensahli Mohamed, premier secrétaire fédéral de la wilaya d’Oran, installé officiellement à l’occasion après avoir été démocratiquement élu par la base militante, a pris la parole pour souhaiter la bienvenue à tous les présents, dont beaucoup d’invités de marque. M. Bensahli, natif de la région, n’a jamais milité dans un parti politique avant de rejoindre l’UDR. Originaire d’une grande famille locale, tous ceux qui le connaissent affirment qu’il n’a aucune ambition personnelle et qu’il n’a accepté de se porter candidat au poste de premier secrétaire fédéral de l’UDR que parce que la totalité des militants de la région le lui ont exigé. Quant à son adhésion à l’UDR, ce diplômé des arts dramatiques l’explique simplement en affirmant que malgré son âge, la soixantaine, c’est la première fois qu’une formation politique, par son originalité, sa sincérité et son approche patriotique et réaliste, lui donne l’envie de s’associer à une aventure qu’il qualifie d’exaltante.A côté de lui, deux cadres du parti, aussi modestes qu’efficaces, font l’unanimité et recueillent les hommages de l’ensemble des militants. Il s’agit de Mohamed El Morro et de Riad Allal qui, de l’avis de tous, sont à la base du succès de cette rencontre.C’est donc devant une salle surchauffée, où toutes les catégories de la société sont largement représentées que Amara Benyounès, visiblement ravi et très à l’aise, a prononcé un discours régulièrement interrompu par des applaudissements nourris.Au cours de son intervention, le secrétaire général de l’UDR, au-delà de ses thèmes de prédilection que sont le trabendo et la corruption, l’insanité du système économique et les retards enregistrés en matière de réformes économiques, a tenu à réaffirmer es positions politiques du parti.Ainsi, pour la première fois sans doute, a-t-il été aussi offensif et incisif à l’égard de l’islamisme et du terrorisme, mais aussi à l’égard des soutiens intéressés du président Bouteflika, à commencer par des députés du FLN qui ont mené une “sale campagne” contre lui qui se sont ravisés après le 8 avril parce qu’ils “ne peuvent pas se concevoir dans l’opposition”. Il a ainsi rendu un grand hommage aux patriotes et aux GLD de tout le pays pour avoir participé, par conviction et au risque de leur vie, au sauvetage de la République. Hadj Ferguène, grand patriote de la région de Relizane, présent dans la salle, a eu droit à un hommage particulier.Le secrétaire général de l’UDR, avant d’ouvrir le débat avec une salle visiblement conquise, a clôturé son intervention sur la question relative à l’amnestie générale. Il a réitéré les positions de sa formation à ce sujet et réaffirmé qu’au-delà du principe qu’aucun Algérien épris de paix ne peut rejeter, il y a un préalable politique : “Les intégristes, que la société a éjecté par la porte, ne doivent pas revenir par la fenêtre.” A la sortie de la salle, en dépit d’un dispositif d’ordre constitué de militants rompus à ce genre d’exercice, toute l’assistance a tenu à accompagner M. Benyounès de la salle El Feth jusqu’au siège du parti situé à quelque 500 mètres où il devait recevoir des représentants de la presse. Cela a perturbé la circulation, et les responsables locaux du parti ont tenu à s’en excuser auprès des services de sécurité même si cela s’est passé dans une ambiance bon enfant.

Anouar Rouchi

Partager