De village de pêcheurs au site touristique

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Aucune plaque d’indication n’indique que nous sommes à Tamda Ouguemoun. Le seul indice, ce sont ces dizaines, de voitures stationnées, et ces cabanes éparpillées à travers la plage de galets, qu’on peut reconnaître à partir des hauteurs de la RN 24. Une piste étroite, de près de 500 mètres, est l’unique chemin qui mène vers les lieux. Nous sommes un vendredi, le lieu ne désemplit pas. Rien que dans le parc auto, l’on compte près d’une centaine de véhicules en stationnement. Pour y accéder, l’on doit le prix de 50 DA de droits de stationnement avec une sécurité assurée. Dans la plage, l’on compte près d’une quinzaine de restaurants qui se sont spécialisés dans le poisson. Le lieu qui n’était auparavant qu’un inconnu village des pêcheurs de la région d’Iflissen, ne cesse de connaître des transformations ces dernières années, pour devenir un lieu de tourisme, de fascination et d’évasion, qui attire de plus en plus de monde. Karim tient un restaurant avec une terrasse. Il sert le plat de poissons pour un prix de 1000 DA, la boisson comprise. Durant une journée semblable à celle d’aujourd’hui, il peut épuiser jusqu’à 100 kg de poissons. Tout comme les autres commerçants, le restaurant de Karim ne se limite pas à la salle et la terrasse, il s’extensie jusqu’à la limite des vagues où des tables ont été soigneusement déposées. L’oued Zegzu se déverse dans cette plage. Il la divise en deux parties. A l’est, il y a d’autres restaurant, dont la spécialité est identique. Celui qui attire notre attention le plus, est le restaurant “du Grand rocher”. Son propriétaire s’appelle Moh Oukaci, il est aidé par son jeune frère Mokrane, âgé d’une vingtaine d’années, et par trois autres jeunes employés. De loin, ce restaurant bâti à même le rocher, donne une image, différente des autres. En plus de l’ossature en dur, ce commerce a été embelli par des produits de fortune formés de bois, de roseaux et de galets. La montée sur ce grand rocher, nous donne une vue à vous couper le souffle. En face c’est le grand bleu, plus à l’est, c’est la petite plage Ouavada. La surface du rocher a été exploitée, aménagée à l’aide de quelques sacs de béton, pour y déposer des tables, avec comme parasol, du roseau, dont la forme est à l’indienne. En cet après-midi, l’endroit est très animé, et il y a du monde. L’on compte des familles, des couples, des jeunes, de moins jeunes. Tout le monde semble vouloir savourer ces moments dans ce petit paradis sur terre. Selon Moh Oukaci, la saison s’annonce bien, du fait que l’animation a débuté depuis la fin du mois d’avril, et ce, à la faveur du bon climat. Ce commerçant, sert le plat de poissons, lui aussi à 1000 DA. Quand la journée est bonne, il peut épuiser plus de 100 kg par jour. Son restaurant a une capacité d’accueil de 80 places, et bien servir le client pour le voir revenir, est la première préoccupation de Moh Oukaci, ce jeune d’une trentaine d’années, qui jouit d’une grande expérience dans le tourisme. Submergé par son travail, c’est son jeune frère qui a pris le soin de nous parler de ce lieu. Ce dernier, semble être sincère et motivé. Il est aussi fier d’avoir fait partie de l’équipe qui a créé un complexe touristique de fortune qui attire de plus en plus de monde. “En plus de la Kabylie, nous recevons des clients venus d’Alger et même des Chinois sont venus ici cette semaine, et ils sont émerveillés”, nous dit le jeune Mokrane. Le lieu est ouvert jusqu’à 23 heures. Les propriétaires des restaurants disent que la sécurité est assurée. En plus, Mokrane et ses frères pensent engager des jeunes comme surveillants de baignade, propres à eux et pour garantir la sécurité des baigneurs. Mokrane, et les autres commerçants de ce site, fiers d’avoir su créer un lieu de tourisme et de quiétude qui ne cesse de devenir fructueux et beau, ont mille et une idées en tête, en vue de réaliser leur projet, à condition de mettre et de conserver tout leur espoir.

Mourad M.

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