“La production de brut atteindra 1,5 million de b/j en 2006”

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Cet accroissement de la production sera le résultat de l’entrée en exploitation des nouveaux blocs découverts au cours de l’année 2004 et du champ de In Salah. Parmi les blocs en question, 30 sont découverts par Sonatrach seule ; soit la moitié des blocs. Le ministre de l’Energie rappelle, à cette occasion, que l’objectif de production de 1,5 m b/j a été initialement fixé par Sonatrach pour la fin de l’année en cours.Cependant, ajoute-t-il, cela ne sera effectif qu’à partir de l’année prochaine. Pour 2010, les projections tablent sur une production de 2 millions de barils par jour pour le pétrole et 85 milliards de mètres cubes de gaz.“Sonatrach n’est menacée ni de disparition ni même de recul par la nouvelle loi des hydrocarbures”, affirme le ministre. Elle possède 43% des ressources minières et 100% des ressources gazières. La part revenant aux autres partenaires est très modeste, estime M. Khelil.Le ministre de l’Energie et des Mines rejette d’un revers de main le scénario argentin — avancé par certains détracteurs de la nouvelle loi — qui a vu l’entreprise publique spécialisée en pétrole dans ce pays disparaître quelques années seulement après son rachat par le groupe Repsol. M. Khelil pense que le nouveau dispositif juridique “permettra à Sonatrach de saisir de nouvelles opportunités pour son évolution”. La nouvelle structure administrative dénommée Al Naft sera chargée de la régulation et de l’arbitrage en veillant à l’équilibre des intérêts des différentes parties.Il y a lieu de noter ici que la forte opposition à la loi sur les hydrocarbures qui a commencé à monter en puissance à partir de 2001, s’est estompée graduellement jusqu’à l’adoption du texte par l’APN au cours du mois dernier où seul le PT s’est distingué par son refus du “bradage du patrimoine qui appartient à tout le peuple algérien”.“La nouvelle loi répartit l’exploitation des champs de pétrole et des mines. Cependant, il oblige les sociétés étrangères à exploiter aussi les champs de petite et de moyenne dimensions, ce qui induit des recettes supplémentaires. Plus le champ est grand, plus les recettes sous forme d’impôts et taxes versées par ces sociétés, sont importantes”, tient à souligner le ministre, en précisant que les nouveaux contrats sont basés sur le principe de partage de production. Ils prendront l’aspect de contrats d’investissement qui amortiront les frais d’exploitation, tandis que les sociétés concernées payeront leurs redevances.Dans le contexte des relations de l’Algérie avec les pays membres de l’OPEP, M. Khelil explique que les sociétés étrangères exerçant en Algérie sont soumises à des clauses précises qui engagent l’Etat algérien sur le plan international.La séparation des missions d’autorité de régulation (administration) et de création de richesse (production) vise, selon M. Khelil, à “instaurer une gestion transparente du secteur des hydrocarbures et des recettes financières y afférentes”.Sur cette lancée, le ministre révèle que la procédure de l’entente directe (gré à gré) sera bannie pour les prochains contrats. L’avis d’appel d’offres deviendra la règle. Il annonce aussi que le bulletin officiel de l’énergie et des mines sera systématiquement traduit en anglais pour donner de la chance à d’autres partenaires, à l’exemple des entreprises asiatiques, de connaître les possibilités d’investissement en Algérie.Quant aux investisseurs privés algériens, M. Khelil leur reproche leur refus de prendre les risques liés à l’investissement. Leur “frilosité” les éloigne même de l’activité des services. Face à ce constat de carence, c’est une entreprise privée tunisienne qui s’est installée en Algérie dans une activité de service. Le ministre de l’Energie fustige dans son intervention, le système bancaire algérien, qui est à l’origine de la lenteur des transferts des bénéfices des sociétés étrangères exerçant en Algérie, ce qui contraint les pouvoirs publics à recourir à la caution de Sonatrach pour les risques de transfert et le paiement des écarts issus des fluctuations des taux de change. Dans ce cas de figure, M. Khelil assimile le rôle de Sonatrach à celui de la Banque centrale. Enfin, s’agissant des prix des produits énergétiques (carburants, électricité et gaz), le ministre propose la baisse des impôts et taxes qui leur sont liés pour alléger le fardeau des ménages, ou bien encore la prise en charge par l’Etat d’une partie des charges. En tout cas, estime-t-il, seule l’APN pourrait trancher cette question.

Amar Naït Messaoud

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