Hachemi Chérif est revenu cette semaine

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La fédération d’Alger du MDS a tenu à lui rendre un hommage jeudi dernier au cimetière Miramar de Bologhine à Alger ses proches, ses amis et ses compagnons de lutte, un noyau de fidèles, ont bravé la chaleur suffocante pour se recueillir sur la mémoire de cet homme inébranlable dans ses convictions pour la modernité, la justice sociale et la citoyenneté. Une gerbe de fleurs a été déposée sur sa tombe, coincée entre des escaliers et un mausollée familial, tournée vers la mer.

Un moment empreint d’émotion et de convivialité. Un film documentaire d’une durée de dix minutes sur le regretté El Hachemi a été projeté dans l’après midi au siège du MDS. Un responsable du bureau du MDS d’Alger et membre du Conseil national du parti a soutenu que le personnage d’El Hachemi Cherif n’est plus à présenter.  » El Hachemi était un ancien officier de l’ALN du temps de la Guerre de libération nationale et un grand patriote après l’indépendance. Grâce à des gens comme lui, l’islamisme n’a pas pu prendre pied en Algérie « , a-t-il estimé. Abdelhak Brerhi, animateur du CCDR, considère l’ancien secrétaire général du MDS comme  » un ami et un père de combat  » qui a toujours montré une détermination afin de rompre avec le système rentier et bureaucratique et l’islamisme intégriste qui a failli prendre le pouvoir en Algérie.

De son côté, le commandant Azzedine, ancien sénateur et chef de la Zone autonome d’Alger du temps de la Guerre d’Algérie, ému, n’a pas trouvé les mots.  » El Hachemi nous manque beaucoup surtout en ces moments. C’est pour cela qu’au CCDR, on dit que le combat continue. C’est notre devise. El Hachemi était non seulement un grand militant mais un pourfendeur du système rentier et de la compromission avec l’islamisme terroriste « , se contente-t-il de rappeler.

Pour lui, le combat de l’ancien président du PAGS (Parti avant gardiste) se confond beaucoup plus avec la quête encore inaboutie des Algériens pour plus de liberté et de démocratie. Pour rappel, El Hachemi Cherif, né le 5 octobre 1939 à la Soummam, a interrompu ses études au lycée franco-musulman de Ben Aknoun pour rejoindre, en 1957, les rangs de l’ALN dans la wilaya IV Zone I. Après l’indépendance de l’Algérie, il s’est lancé dans la réalisation et la production à la radio télévisée.

A son actif, plusieurs œuvres dont un long métrage  » Les Chiens  » en hommage à la lutte du peuple sud-africain contre le régime de l’apartheid et au combat de Nelson Mandela.

Son engagement politique et syndical contre le régime de Boumediene étaient à l’ origine de sa persécution par les services de la sécurité et la sureté de l’Etat. D’ailleurs, il a été interdit de sortir du territoire national jusqu’au 1989. Ancien membre du PAGS, parti clandestin, il deviendra en 1993 fondateur et secrétaire général d’Ettahadi, avant de créer le MDS en 1998. Un parti qui a toujours revendiqué haut et fort la double rupture avec le système rentier et la compromission avec les islamistes.

Farouche résistant et persiffleur invétéré de l’irruption des intégristes sur la scène politique, El Hachemi Cherif a échappé miraculeusement à un attentat terroriste en 1993. Ses longues contributions politiques, d’ailleurs, d’une grande pertinence sur les colonnes de la presse privée dénotent l’intellectuel engagé et l’homme convaincu que fut El Hachemi Chérif.

Hocine Lamriben

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