»L’Armée s’était trompée en désignant Abdeslam à la tête du gouvernement  »

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Ce dernier a pointé un doigt accusateur, via son ouvrage, sur le général-major à la retraite Mohamed Touati. Le secrétaire général de l’UDR, fera remarquer de prime abord que les dirigeants ou cadres des pays développés, en éditant leurs réflexions ou mémoires, sur la période de leurs fonctions, en font des sujets d’études pour les analystes politiques, lesquels se penchent dessus afin d’en faire, à leurs tours des lectures et commentaires. « J’ai lu une partie de cet ouvrage, et cela m’a conforté dans mes positions vis-à-vis de à la classe politique », a-t-il indiqué. Contre toute attente, ajoute Amara Benyounes, l’objectif de ce livre est de régler des comptes avec des décideurs d’alors. « Loin, est l’idée de débattre des problèmes de l’Algérie », note-t-il.Et d’ajouter : « Franchement je n’ai pas lu tout l’ouvrage, mais en tirant une conclusion, avec tout ce qui est paru dans la presse, Bélaid Abdeslam, a tenu à répondre uniquement à l’armée, sans en assumer les conséquences », souligne-t-il. L’ancien numéro deux du RCD, s’est interrogé sur le fait que l’auteur se soit jeté à pieds joints dans une bataille, où le seul antagoniste serait Mohamed Touati. « Au lieu de répondre à l’armée, pourquoi accuse-t-il uniquement Touati ? » s’interroge-t-il. M. Benyounes, qui s’est dit favorable pour un dialogue, mettant en exergue le rôle de cette institution militaire, s’est dit désolé du contenu de ce livre, qui ne fait qu’accuser certaines personnes, à savoir Touati, ainsi que le capitaine de l’industrie nationale Issad Rebrab. Aux yeux de Benyounes, la priorité des priorités est d’établir un débat sur la situation socio-économique des Algériens, notamment la crise du logement et le chômage. « En toute franchise, les débats et polémiques visant quelques sommités du pouvoir, n’intéressent plus les Algériens  » avant d’enchaîner  » le livre devait toucher deux problématiques principales, à savoir l’arrêt du processus électoral et la question de rééchelonnement « . L’ex-Premier ministre, selon l’hôte de Djazair News, était pour l’arrêt du processus électoral, à condition de diriger l’exécutif pendant cinq années, d’ou sa fameuse  » période de transition « . S’agissant du rééchelonnement, le SG de l’UDR, dira que cette option était inévitable, d’autant que les caisses de l’Etat étaient quasiment vides. Une position défendue à cor et à cris par Amara Benyounes, lorsqu’il était à la direction du RCD. « Ma position a été toujours claire, je suis pour le processus de l’arrêt électoral » a-t-il encore affirmé.

 » L’octroi de l’agrément au FIS était une grande erreur politique « 

Continuant sa plaidoirie, l’ex-ministre des Travaux publics, fera savoir que l’option de rééchelonnement devait se faire dès 1989. Concernant par ailleurs, la pression, telle que décrite par l’auteur, exercée par les hommes d’affaires sur les militaires, l’interviewé, a qualifié cela de  » délire « .  » Même concernant le secteur économique, Bélaid Abdeslam s’attaque uniquement à Issad Rebrab  » se désole-il. S‘agissant maintenant du  » pressing  » subit par son gouvernement de la part de l’institution militaire, Amara Benyounes, a tenu à signaler que les idées prônées en grande pompe par l’ex-chef du gouvernement, devaient être défendues corps et âme, s’  » il en était réellement convaincu « .  » Depuis qu’il a quitté le gouvernement, il n’a jamais manifesté dans la rue pour exposer ses idées « . tonne-t-il. Une chose est sûre pour Amara Benyounes : Belaid Abdeslam, ne s’est jamais considéré en dehors du pouvoir. En somme, le même interlocuteur, dira, on ne peut plus clairement, que si cette personne appartenait au courant baathiste, il doit assumer son choix. La question qui mérite, selon Benyounes, d’être posée, est pourqoui, dans ce cas, Bélaid Abdeslam avait accepter l’offre de prendre les commandes du gouvernement, faites par des personnes avec lesquelles, il n’est guère question de dîner sinon, avec une longue, très longue cuillère.  » Pourquoi s’interroge-t-il sur les raisons de son limogeage et non sur celles de sa nomination  » conclut-il.

Salah Benreguia

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