La sauvegarde de la mémoire

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Le mois du patrimoine a été l’occasion, de poser le problème de la sauvegarde des richesses culturelles et des vistiges du passé, hérités de ceux qui nous ont précédés. Des conférences ont été données par de doctes savants, des mesures ont été annoncées pour une meilleure prise en charge des monuments : des banalités et de la routine ! Pas de mesures concrètes et surtout peu de choses faites en direction de la population pour lui faire prendre conscience de l’importance de ce patrimoine que l’on veut tant protéger.Des gens vont continuer à prélever des pierres des ruines antiques pour construire leurs maisons ou griffonner sur des peintures rupestres de la préhistoire… Quand ce n’est pas le dumper d’une entreprise de terrassement qui arrache du sol de vénérables reliques et les déverse au loin ! Ce vandalisme se retrouve pour l’autre patrimoine, le patrimoine dit immatériel, constitué, lui, de tradition, de poésie, de musique, de littérature, d’histoire… Un autre pan de la mémoire que certains voudraient effacer. On se rappelle, que durant la décennie sanglante, de graves atteintes ont été portées à ce patrimoine qu’on voulait enlever aux Algériens : sanctuaires brûlés, livres détruits, musique interdite… Il est vrai que l’école a commencé le travail, en jetant l’anathème sur la culture algérienne authentique, ses œuvres et ses hommes. Avant l’initiative heureuse du président de la République d’organiser un colloque sur Saint-Augustin, la plupart des Algériens, notamment les plus jeunes, ignoraient tout de cet illustre personnage, fils de notre pays. Combien d’Augustin sont ignorés encore aujourd’hui ! La sauvegarde du patrimoine, c’est peut-être, avant la sauvegarde des monuments, la sauvegarde de la mémoire…

S. Aït Larba

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