«Nous allons doubler nos activités à Béjaïa»

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Plein de projets, bouillonnant d’idées, Issad Rebrab, le brillant P-DG de Cevital qui a jusque-là volé de succès en succès, semble cependant se heurter à des blocages qui risquent fort d’hypothéquer la concrétisation des projets de création d’emplois et de richesses qui sont arrivés à maturation. Telle est l’impression laissée par le patron de Cevital lors de son intervention au forum organisé jeudi dernier par notre journal à l’hôtel Tabet où il était invité à présenter la situation de son entreprise.Abordant le chapitre relatif aux projets de création de nouvelles unités de production, il indique que parmi ces projets, qui sont au nombre de 15 et qui sont répartis à travers le territoire national, plus de la moitié sont arrivés à maturation. Mais à la surprise générale, il ajoute avec amertume que beaucoup de ces projets sont pour le moment bloqués et risquent de ne pas voir le jour si l’entreprise n’est pas aidée ou du moins si on ne le laisse pas travailler dans la sérénité. S’agissant des unités implantées dans la région de Béjaïa, où souligne-t-il avec insistance, il compte doubler ses activités, il cite en premier lieu l’unité de trituration des graines oléagineuses. Cette usine traitera 2,5 millions de tonnes par an, assurera une couverture de 100% des besoins nationaux en huiles bruts qui sont actuellement totalement importées et dégagera environ 50% pour l’exportation. Cette unité dégagera aussi 1,840 million de tonnes de tourteaux dont 500 000 tonnes serviront à couvrir les besoins nationaux et le reste, soit 1,340 million de tonnes, sera exporté.En terme financier, le montant qui sera généré par cette unité à l’exportation sera de 130 millions de dollars pour les huiles brutes et 317,9 millions de dollars pour les tourteaux soit un total de 447 millions de dollars. Cette réalisation qui aura à coup sûr des centaines de milliers d’emplois directs et indirects ne manquera pas également de réveiller chez les agriculteurs un vif intérêt pour la culture des plantes oléagineuses. Le deuxième projet dont le patron de Cevital a fait part à l’assistance est l’extension de la raffinerie de sucre. d’une production actuelle de 600 000 tonnes par an, elle passera à 1 million 600 000 tonnes par an et 900 000 tonnes de cette production seront réservées à l’exportation.Par ailleurs, l’unité Cevital du port dégage une puissance de 300 tonnes de vapeur à l’heure. Et ses responsables ont mûri l’idée de transformer cette force qui se perd dans le ciel, en énergie électrique d’une puissance de 50 megawats. Au cours de son exposé, Issad Rebrab explique que l’usine utilisera 25 megawats pour ses propres besoins et cédera les 25 autres à la ville.Le quatrième projet de taille que le P-DG de Cevital s’apprête à lancer est l’usine d’aliments du bétail. La matière première de cette unité proviendra du tourteau de l’usine de trituration ses graines oléagineuses qui donnent une farine riche en protéine pour l’alimentation des animaux. L’usine produira 750 000 tonnes d’aliments du bétail par an, ce qui permettra d’approvisionner de manière sûre et régulière, les fermes de production laitière et d’engraissement du bétail, dont les besoins sont évalués à 500 000 tonnes par an. Les 250 000 tonnes qui restent sont prévues pour être exportées.Dans son intervention, le P-DG de la société Cevital a également fait une large part aux unités de production qui seront bientôt implantées à travers les diverses régions du pays.Dans le Sud du pays, Cevital prévoit de créer incessamment une ferme de production de lait et d’engraissement du bétail. Ces fermes qui comprendront des milliers de vaches laitières, réduiront sensiblement la facture d’importation de lait.Toujours dans ce sens, le 2e projet de Cevital pointe sur la mise en valeur de 10 000 ha de terres qui seront plantés d’agrumes (oranges et pamplemousses). L’exploitation produira quelques 300 000 tonnes d’agrumes qui seront, signale M. Issad Rebrab, totalement destinées à l’exportation.L’autre projet en cours de réalisation a trait à 3 unités de fabrication de bâtiments industriels qui contribueront sans doute en plus à atténuer les effets de la crise de logements.Cevital lancera bientôt, affirme son P-DG, le plus grand complexe de verre et d’industrie chimique du bassin méditerranéen. Le projet sera implanté dans la banlieue d’Oran et sera échelonné sur 3 années. La 1re et la 2e année 2006-2007 verront le lancement d’une unité de production de verre plat de deux lignes 600 tonnes par jour et 700 tonnes par jour. La 3e année, le complexe sera achevé avec la réalisation d’une ligne de 900 tonnes par jour, d’une ligne de verre creux de 600 tonnes par jour, d’une ligne de fibre et de laine de verre et de quatre lignes de transformation de verre plat en verre feuilleté, automobiles, blindé, trempé et miroir. Ce complexe propulsera l’Algérie à la 12e place mondiale.Le patron de Cevital envisage de créer très prochainement une unité de production de magnésium et la matière première sera importée de la Jordanie et la totalité de la production sera destinée à l’exportation. Il y a lieu de noter, également, dans le domaine des investissements, que depuis son acquisition par Cevital, l’unité de production d’eau minérale de Lalla Khedidja a fait sa production de 24 000 bouteilles par jour à 30 000 bouteilles par heure.Concernant le financement de ces projets, le P-DG de Cevital a mis l’accent sur le fait que son entreprise qui jouit d’une bonne santé économique finance elle-même ses projets et que de toute façon, connaissant sa solvabilité, les banques, qu’elles soient étrangères ou locales, lui font entièrement confiance. Ce qu’il ne comprend pas, par contre, tient-il à préciser, au terme de son exposé, c’est que des obstacles à même “de briser la volonté la plus farouche, se dressent sur son chemin et l’entravent dans la réalisation de ses projets”.Interrogé sur la nature de ces blocages, il s’est contenté, en éludant la question, de dire qu’ils sont certainement d’ordre relationnel et qu’ils sont dus, sans doute, à un déficit de communication.

B. Mouhoub

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