Un lieu convoité par les pêcheurs

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Vendredi, jour de repos hebdomadaire. Si en cette période, de nombreuses personnes choisissent la mer pour se rafraîchir, les amateurs de la pêche commencent à arriver au barrage de Draâ El-Mizan situé dans la vallée à quelques encablures de la ville.

Pour s’y rendre, on peut prendre un fourgon ou carrément prendre un raccourci. De bon matin, les pêcheurs, munis de tout leur matériel “Appât, canne à pêche et hameçon”, arrivent sur les lieux. Ils ne viennent pas seulement de la région, mais aussi de Bouira et de Boumerdès. “On se croit sur les bords du lac Léman”, ironise un habitué des lieux. De loin déjà, on peut admirer cette étendue d’eau au milieu d’une plaine verdoyante. Ce barrage est un lieu de prédilection pour ces pêcheurs car on y trouve toutes sortes de poissons d’eau douce. Il y a des carpes italiennes, des barbeaux, des anguilles et autres crustacés. “Une carpe peut peser jusqu’à dix, voire quinze kilos” nous confie un professionnel accroché à sa canne attendant le poisson venir taquiner l’appât. Tout en se promenant sur les berges du barrage, on peut aussi admirer tous les oiseaux migrateurs et sédentaires. En tant que connaisseur, notre premier introducteur nous dira : “il y a des poules d’eau, des canards sauvages et d’autre oiseaux dont j’ignore le nom”. Au moment où nous terminons notre discussion avec le pêcheur, un autre vient nous montrer le fruit de sa pêche. Il n’était pas pas encore dix heures. Il a déjà dans son panier deux énormes anguilles. “Ce n’est pas donné à n’importe qui de commencer sa journée de cette manière”, commente-t-il en mettant en exergue ses qualités de professionnel. Midi. D’autres sont arrivés. Chacune déroule le fil et jette l’hameçon. Nombreux sont ceux qui n’attendent rien. “Je ne suis pas professionnel, je viens de découvrir cette passion, mais je ne vous cache pas, je suis devenu malade, je ne peux pas rester une journée”, nous confiera un jeune homme. Pour le plus vieux d’entre eux, il faudrait rentabiliser ce lieu. “C’est un atout. Pourquoi ne pense-t-on pas à réaliser un petit parc de loisirs juste là bas”, s’interrogera-t-il en nous montrant un joli coin. Effectivement, notre interlocuteur n’a pas tort de raisonner de la sorte.

Il serait bien utile de mettre en application cette idée. Ce sera une manière de permettre aux gens de venir se reposer dans ce milieu. Nous ne comptons pas moins d’une trentaine de pêcheurs, si les parties de pêche sont à mettre en valeur positivement, il est regrettable de voir des enfants nager dans ces eaux dégageant une odeur nauséabonde à cause des eaux usées qui y sont jetées. Une déviation est réalisée, malgré cela cette eau est impropre. Les pêcheurs que nous avons rencontrés n’ont pas caché leur colère.“Il faudrait interdire toute baignade dans ses eaux pour deux raisons. D’abord ces eaux peuvent être à l’origine de maladies. Ensuite, n’oubliez pas le danger qui guette ces jeunes baigneurs encore inconscients. Le barrage est entièrement envasé, en plus il n’y a aucune équipe de secours car ce n’est pas un lieu pour la baignade”, nous expliquera cet autre pêcheur, regrettant d’avoir assisté au moins à une noyade.

En tout cas, ces amateurs ne pèchent pas pour commercialiser le poisson, mais beaucoup plus pour le plaisir. “Je viens ici pour tuer le temps au lieu de rester en ville. Mais quand il m’arrive de mettre la main sur une carpe, vous ne pouvez pas imaginer ma joie”, ajoutera le dernier interlocuteur. Si nous avons évoqué cette courte journée avec ces pêcheurs, c’est pour dire qu’il y a des entreprises qui pensent déjà à lancer l’élevage de poissons au barrage de Aïn Zaouia, plus favorable pour deux raisons. L’une, c’est parce que son eau n’est pas polluée et l’autre, c’est parce que celui-ci contient d’autres variétés. Avant de rentabiliser ces deux barrages, laissons tout de même ces pêcheurs s’adonner à leur plus grande passion.

A. O.

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