Tabou brigue la succession d’Aït Ahmed

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Le Front des forces socialistes a tenu, ce jeudi, à Draâ Ben Khedda un minicongrès ayant regroupé les fédérations d’Alger, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès et Sétif. La rencontre, présidée par Karim Tabou, a connu des moments électriques lors de l’intervention de Kaci Ramdane, ancien militant de 1963, qui n’a pas raté l’occasion, pour descendre en flammes le premier secrétaire du parti.

Celui-ci, qui n’est pas en odeur de sainteté auprès d’un nombre non négligeable de militants, dit  » les anciens de 1963 « , ainsi que plusieurs dizaines de cadres et militants de base du parti, a été poussé dans ses derniers retranchements et a refusé de répondre aux questions et griefs du vieux militant.

La montée au créneau de Kaci Ramdane a été exacerbée après que Tabou, en sa qualité de président de séance, eut refusé de lui accorder la parole en instruisant les organisateurs de ne pas lui tendre le micro. Ce n’est que suite à l’intervention de l’assistance, notamment ses anciens compagnons du parti, que Kaci Ramdane a pu discourir non sans lâcher « est-ce ça la démocratie de Karim Tabou !? « 

S’en est suivie un chapelet de remontrances et reproches sur la gestion du parti et de la crise qui a durement affecté le plus vieux parti de l’opposition. « Mes questions sont restées sans réponse, Tabou n’a pas eu l’audace de se défendre en plénière », a tenu à témoigner Kaci Ramdane.

La série de radiations qui a touché une centaine de militants ainsi qu’une dizaine de cadres, en dépit de l’opposition des anciens de 1963, qui ne cessent d’appeler à la retenue et à l’organisation de rencontres d’explications avec la direction nationale du parti, est à même d’affecter le bon déroulement du prochain congrès annoncé pour les 6 et 7 septembre prochain.

Avant-hier, Karim Tabou n’a pas hésité à qualifier ces exclusions de militants de « décantation positive », mais sans se priver de faire les yeux doux aux anciens militants de 1963, dont une partie ne cesse de réclamer leur exclusion du parti en guise de soutien aux militants et cadres écartés de ce parti.

Ainsi, le premier secrétaire national a profité de cette occasion pour témoigner de sa générosité à l’égard de la frange de militants auxquels il a indiqué qu’ils peuvent constituer leur association ou coordination qui regroupera tous les anciens militants sans exception. D’ailleurs, nous révèle Kaci Ramdane, les personnes qui étaient chargées de remettre son invitation ainsi que celles des autres militants “de sa trempe”, mardi dernier, leur ont souligné que « (leur) présence à la réunion de jeudi est impérative d’autant plus que le FFS vous (tend) la main”.

Notre interlocuteur qui voit en ce geste de l’actuel premier secrétaire national du parti une manœuvre visant à s’assurer la bénédiction des anciens militants de 1963, vu leur poids au sein du parti en sus du respect que leur vaut Hocine Aït Ahmed, « refuse de marcher dans la combine » en soulignant à Tabou que « le FFS ira vers son IVème congrès tête baissée parce que vous avez phagocyté le parti. »

« Il nous prend pour des arrivistes lorsqu’il nous a annoncé qu’il fera tout pour organiser une rencontre entre Aït Ahmed et l’ensemble des anciens de 1963 désirant le rencontrer », dira révolté Kaci Ramdane. Et de poursuivre « pour nous impressionner, Tabou est allé même jusqu’à nous exhiber le numéro personnel de Hocine Aït Ahmed et de le proposer à celui qui voudrait l’appeler personnellement et s’entretenir avec lui ! »

Ce genre d’agissements du premier secrétaire national du FFS lors d’une réunion où l’unique point à l’ordre du jour est la préparation du congrès, n’a pas manqué de faire mauvaise impression parmi les militants du parti, où d’aucuns y voient une quête de bénédiction que Tabou est en train de quémander en vue de se lancer dans la succession au président en exil.

La présence de celui-ci au prochain congrès reste, d’ailleurs, incertaine. Lui qui se sent dépassé par le poids de l’âge ainsi que par le cours des évènements, ne cesse de tenter de se déployer, non sans effort, pour intervenir auprès de la direction de son parti via des lettres et autres communiqués adressés à partir de son exil. Comme il se contente de recevoir, “chez lui”, les membres de la direction nationale à chaque fois que celle-ci ressent « le devoir » de l’informer.

A ce titre, des indiscrétions font état du déplacement de Karim Tabou à Lausanne, en Suisse, la semaine dernière, où il aurait rencontré à plusieurs reprises son chef de parti.

M.A.T

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