l Une barre technique qui change de locataire comme on changerait de chemise, des joueurs qui ne savent plus s’ils avaient fait le bon choix -pour certains d’y avoir opté et pour d’autres pour avoir rempilé-, des supporters qui se demandent encore quel sera le prochain subterfuge de Hannachi et une reprise qui pointe le bout du nez, sans parler du prochain match contre les Libyens ; mais celui –ci, disons-le, sera sans importance pour les Canaris, puisque seul un miracle pourra lui en procurer de l’intérêt. Voilà, en quelques mots, le diagnostic d’un club que le bricolage a relégué au degré epsilon par la faute d’un homme qui confond commerce et sport, bénéfice et honneur et enfin football et fonds de commerce. A priori, on ne peut pas lui en vouloir, lui, qui jure qu’il aime la JSK, au point d’avoir relégué au second plan sa famille et ses affaires. Mais, sur le plan strict de l’humilité, il aurait dû s’apercevoir qu’il l’étreint (la JSK) si fort qu’il risque de l’étouffer. Aussi, doit il savoir qu’à l’image de l’humoriste Sim, que la nature n’a pas vraiment gâté, et qui disait : » Quand je passe à la télévision, pas la peine de vous précipiter à toucher à tous les boutons ; votre poste n’est pas déréglé « , il a peut être oublié de tenter la solution de partir. Car après avoir changé d’entraîneurs après chaque déconvenue ( voire l’article de Ali Chebli), changé de joueurs, changé de stade donc de public, n’est-il pas temps de songer à remplacer le président ? Une donne qui aux yeux de tous, reste la plus idoine. Si cette méthode qui est celle du tâtonnement ne cadre pas avec ses procédés, nous ne le priverons pas pour lui suggérer celle usitée par ceux qui cultivent l’honneur, à savoir jeter l’éponge lorsque le stade entier, et comme un seul homme, lui demande de partir avec des propos qui ne sentent pas la rose et auxquels toute sa généalogie se trouve convoquée ?
Il est vrai qu’il est difficile de tourner le dos à cette mine d’or qu’est la JSK, qu’il est d’autant plus difficile de continuer à faire le missionnaire dans une région qui le rejette au point de changer de lieu de résidence. Aujourd’hui, que d’aucuns savent que le vrai problème réside au niveau de la gestion du club, que seul le départ du président est en mesure de lui redonner son lustre d’antan, il faut cesser de naviguer à vue. Il es temps de cerner le problème et de le régler de manière définitive. Cessons également de sacrifier des entraîneurs et des joueurs sur l’autel de la bêtise et de l’incompétence. La JSK, étant ce qu’elle est, ne mérite pas de s’accommoder de telles vilénies. Tant qu’il est encore temps.
Yannis Zafane