Pas d’augmentation des prix du pain et du lait

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S’agissant d’un autre produit qui est beaucoup plus coûteux que les premiers, mais aussi indispensable dans la vie quotidienne, à savoir la pomme de terre, l’orateur fera savoir, sans trop donner de détails, que les pouvoirs publics ont pris en considération ce phénomène, et comptent, à cet effet, mettre fin à sa problématique. Comment ? Le premier responsable du secteur du commerce, usant de phraséologie, s’est contenté de pointer le doigt sur l’engrenage douanier, à l’origine d’après lui, de l’élévation du prix de ce tubercule. « Les derniers arrivages ont été achetés à 11 euros les dix kilos, et si on ajoute à cela les droits de douane, fixés à 30% ainsi que la 17% de la TVA, on se retrouve à 38 dinars au sein même du port » tente d’expliquer Djaboub. Tout calcul fait, ajoute-t-il, elle se vend dans les marchés à plus de 50 dinars.

Donc pour Djaboub, son département, faisant abstraction, il faut le dire, du manque et surtout comment stimuler la production locale, le problème réside uniquement dans les taxes et les droits de douane. « Si on doit aller à la suppression de la TVA et des droits de douane, on va y aller », argumente-t-il. Une déclaration qui n’a pas d’ailleurs manqué d’étonner plus d’un, au sein même des hommes de la plume, présents à la conférence de presse. Et pour cause, cette option, si elle venait à être envisagée, tout un ensemble de lois et d’articles régissant la loi de finances en vigueur seront appelée à être modifiés. Et ça ne sera pas pour demain.

Une autre option pourrait être appelée au secours, mais elle aussi, est des plus étonnantes. C’est, selon les dires du ministre, tenez-vous bien, de demander à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) d’importer la pomme de terre, lui qui a été créé seulement pour les céréales, comme l’indique d’ailleurs son nom. « On n’a pas d’office pour la pomme de terre, comme pas mal de pays », justifie le ministre. A se référer à ses propos, le problème de la pomme de terre se trouve dans les taxes, et pas dans la production. Concernant, par ailleurs, la spéculation quant aux quantités emmagasinées dans les chambres froides, en d’autres termes, le stock spéculatif, un processus par lequel, quelques producteurs tentent de détenir le monopole des prix, le ministre du Commerce s’est dit favorable à ce que des producteurs de la pomme de terre stockent leurs marchandises. « Pour moi, la peur est d’avoir des chambres froides vides, et non lorsqu’elles sont pleines », plaide-t-il.

Sur un autre registre, les spéculations autour de l’éventuelle augmentation du prix du lait, engendrées par la flambée de la poudre de lait sur les marchés internationnaux, le ministre, dans un communiqué, lu à la presse, a affirmé que l’Etat ne compte pas lâcher les producteurs locaux, et décide de continuer de les subventionner. « Le gouvernement a décidé de subventionner les concernés, quoique les prix du lait de la poudre soit beaucoup plus cher dans les marchés mondiaux, pour que le citoyen achète le sachet du lait à son prix habituel, en l’occurrence 25 DA », a-t-il souligné. Il est vrai que la flambée des prix dans le monde est très importante, ajoute le ministre, surtout lorsqu’on sait que la tonne de la poudre est estimée actuellement à 5600 $, contre 2300$ en 2003, mais elle n’influe pas sur la décision du gouvernement, et ce, dans l’intérêt du citoyen, à savoir une aide de 15 DA le litre. Toutefois, l’orateur a mis en cause la mauvaise collecte des producteurs nationaux. Pour lui, avec 900 000 vaches laitières, la production a atteint seulement 2,2 millions de litres, alors que la consommation annuelle est évaluée à 3,5 millions de litres. D’où, pour Djaaboub, l’urgence de favoriser la production locale, par l’intermédiaire des élevages de races améliorées.

A une question relative à la régulation du prix de certains produits (le pain et le lait) et non les autres (la pomme de terre), Djaaboub a eu cette réponse : « On a le pouvoir de réguler seulement le pain, le lait, le transport urbain et enfin l’essence », souligne-t-il, avant d’ajouter « le prix de la pomme de terre est libre dans les marchés ».

Salah Benreguia

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