Du médicament, de la conception à la délivrance, l’association de la wilaya de Béjaïa, en collaboration avec la direction de la santé et de la population (placée sous le haut patronage de M. le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière) a organisé la 1re Journée nationale de pharmacie, jeudi passé, à l’auditorium Saïd-Djaâfri de l’université A.-Mira, avec comme sponsor majeur “Hikma” de Jordanie.Près de 300 praticiens ont pris part à cette rencontre qui a réuni médecins, pharmaciens et professeurs. “Née pour servir les intérêts des pharmaciens, l’association ambitionne de catalyser toutes ses énergies pour une action synergique de l’activité ordinale, syndicale et associative”, lit-on sur un dépliant. En l’occurrence, Dr A. Tinouche, président de cette association, nous a expliqué que l’essentiel de cette Journée revient à créer un espace de rencontres et de communications entre les différents acteurs du secteur de la santé en vue de réunir la compétence et l’expérience qu’il faut afin de dégager de nouvelles perspectives qui seraient en mesure de promouvoir la profession du pharmacien en s’articulant autour de 3 éléments, à savoir : l’organisation de la profession, la formation continue, la disponibilité du médicament. Plusieurs communications ont été présentées par des spécialistes du corps médical, lesquelles ont trait à la déontologie médicale, le rôle du pharmacien dans les catastrophes naturelles, les obligations comptable et fiscale du pharmacien, la toxicomanie et la nouvelle loi sur les psychotropes, la politique du médicament et le rôle de la pharmacie (distribution des médicaments) en milieu hospitalier, distribution des médicaments en dehors de ces centres.Dans la wilaya de Béjaïa, nous avons appris qu’il y a un pharmacien pour 5 733 habitants, ce qui prête à témoigner de la déficience que présente la disponibilité des pharmaciens. Il en va de même pour les médicaments. A cet égard, une remarque a été faite par le Dr Benbahmed à l’issue de sa communication : “L’Algérie est parmi les rares pays au monde où l’on voit une rubrique insérée en pages publicité des journaux et consacrée aux SOS médicaments… Le marché des médicaments est marqué par des ruptures de stocks récurrents… Conséquence d’une piètre politique de médicaments”.Cette Journée a été axée beaucoup plus sur la toxicomanie, qui comme une prédatrice, se nourrit des neurones de ses consommateurs. “15 millions de personnes dans le monde prennent le risque de prendre des psychotropes. Notre société n’est pas moins concernée. Loin s’en faut ! Il existe cependant un procédé dit sevrage basé sur la diminution de prise des psychotropes mais cela reste insuffisant pour y remédier”.A ce sujet, M. Ghozali Kamel, représentant de la cour de justice de Béjaïa, a expliqué la nouvelle loi n°04-18 relative à la prévention et à la répression de l’usage illicite et du trafic de stupéfiants et de substances psychotropes (en ayant accordé plus de temps à l’article 16 qui semble concerner l’exercice du pharmacien). “Comment serait-il possible de reconnaître une ordonnance de complaisance, laquelle à défaut d’être servie pourrait exposer celui-ci aux mauvais aléas de la justice ?”, s’interroge la quasi-totalité des pharmaciens.
K. N.
