Des historiens demandent à Sarkozy de reconnaître les crimes de la colonisation

Partager

Après le tapage médiatique provoqué par cette loi scélérate, des historiens et des universitaires français reviennent à la charge. Ils dénoncent ce qu’ils appellent  » l’enseignement de l’histoire officielle « , ils demandent seulement l’abrogation de la loi du 23 février 2005, car celle-ci a  » des implications sur l’exercice du métier d’historien et nie leur éthique professionnelle « , estiment-ils. Par ailleurs, ces intellectuels demandent l’abrogation d’urgence de cette loi,  » parce qu’elle impose une histoire officielle, contraire à la neutralité scolaire et au respect de la liberté de pensée qui sont au cœur de la laïcité, parce que, en ne retenant que le rôle positif de la colonisation, elle impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres allant parfois jusqu’au génocide, sur l’esclavage, sur le racisme hérité de ce passé « , s’insurgent-ils.

Selon ces historiens, Nicholas Sarkozy  » aurait donné un nouveau souffle à la loi du 23 février qui glorifie la colonisation, et ce durant sa campagne électorale pour les présidentielles « . Outre ces déclarations, les historiens français considèrent que le refus de repentance de la part des officiels français  » est en soit un obstacle au travail des historiens « , estiment-ils, avant d’exhorter le chef de l’Etat français  » à reconnaître les crimes de la France « , afin, ajoutent-ils

 » d’apaiser les esprits « . Un groupe d’historiens avait visionné les enregistrements de la campagne électorale mené, tambour battant par le président de l’UMP, ils ont déduit que pour les historiens français, en ne retenant que le « rôle positif de la colonisation comme vérité officielle », cette loi prescrit un « mensonge officiel sur des ignominies, sur le travail forcé, sur le racisme inhérent au fait colonial, sur des crimes qui purent aller jusqu’au massacre de masse, toutes vérités qui pèsent encore lourd sur le présent « . Le fait est que cette loi institue bien une lecture de l’histoire et va à l’encontre du lent travail accompli par les historiens de part et d’autre de la Méditerranée. Avant même les réactions officielles en Algérie, ce sont justement les historiens français qui avaient sonné l’alerte contre une « loi de glaciation » qui va à l’encontre des « acquis de la recherche historique et des aspirations des derniers témoins de cette histoire qui souhaitent mettre fin aux entrechocs du passé pour engager des débats sereins ». Ces enregistrements vidéo où le sujet de la non repentance de la France  » reste collé directement à la question de l’histoire de la colonisation « . Toujours selon ces historiens, la glorification de cette période par le candidat à la présidentielle française de l’UMP durant sa campagne était motivée par  » l’acquisition des voix des adeptes de la France coloniale au profit de son parti « . Benjamin Stora, l’un des historiens à avoir fustigé la politique de Nicholas Sarkozy quant à la position française de la demande algérienne de reconnaissance, considère que

 » même le concept de la colonisation a pris d’autres significations chez Sarkozy « .

Le Président français qui a refusé le principe de repentance tel qu’exigé par l’Algérie, a déclaré le 31 mars passé.  » La création d’une fondation sur la mémoire de la guerre d’Algérie « , comme réponse aux doléances d’Alger.

Lors de sa visite en Algérie, ce dernier avait déclaré que

 » les fils ne demandent pas d’excuses à la place des parents « , s’est-il contenté de répondre.

Ces éminents intellectuels français qui refusent de cautionner la création d’une fondation de la mémoire de la guerre d’Algérie pour, estiment-ils,

 » consacrer le côté positif de la colonisation « . Ces pourfendeurs de la loi du 23 février, dans un communiqué publié dans la presse de l’Hexagone considèrent que  » toutes les mémoires doivent être prise en considération par des études historiques saines « . Enfin, ce groupe d’historiens assurent que la reconnaissance des crimes commis par la France coloniale  » serait une manière d’atténuer les débats dans la société française « .

Mohamed Mouloudj

Partager