Les services de sécurité libyens ont procédé ces derniers jours à l’arrestation de quatre ressortissants algériens sans apparemment qu’ils naient commis nulle infraction. Ces Algériens ont été soumis à toutes sortes de tortures. » Ils nous déplaçaient entre les différents postes de police et prisons libyennes sans aucun motif d’arrestation « , avaient déclaré les détenus. Le calvaire de ces individus n’a pris fin que lorsqu’ils ont été sommés de quitter le territoire libyen avec un visa de sortie, a-t-on encore ajouté. Les quatre jeunes qui ont foulé le sol algérien, avant-hier matin sont toujours sous le choc des vingt jours d’enfer vécus dans » le pays frère « .
Par ailleurs, la source qui a reporté cette information a ajouté que les services de sécurité libyens avaient » proposé à ces jeunes de travailler comme espions au profit de la Libye « . Ces ressortissants algériens appellent à l’intervention du ministère des Affaires étrangères pour connaître, disent-ils, » les raisons de leur détention arbitraire par les services libyens « .
Selon le récit fait par un des prisonniers, en l’occurrence Abelwahab Allaoui, qui a assuré au passage, qu’il a travaillé pendant une longue période dans les plus grandes sociétés pétrolières libyennes, ainsi que dans un hôtel de haut standing à Tripoli, qu’il a été » surpris, avec trois autres Algériens, dans la nuit du 24 juillet, par l’arrestation musclée et violente commise par des agents secrets libyens « , a-t-il dénoncé, encore. » Nous avons été passés à tabac, nous avons passé toute la nuit accroupis les mains sur la tête ”, a-t-il avoué, avant d’ajouter que ces mêmes services l’ont accusé d’appartenance aux réseaux terroristes ainsi que de détention d’héroïne, a-t-il expliqué. Le lendemain, les quatre jeune ont été transporté vers une autre prison aux alentours de Tadjourah, où ils ont passé une semaine » dans des cachots dépourvus de toutes conditions de vie « , ont-ils relaté dans leur terrible récit macabre. Après avoir raconté leur triste » séjour » dans les geôles de la Djamahiria libyenne, les quatre malheureux immigrés ont affirmé que, » nos mains ligotées de chaînes, nous avons été reçus, à la Direction générale de lutte contre la drogue, par des hauts responsables des services de sécurité libyens « . Cette institution avait reconnu l’innocence de ces quatre inculpés, sans pour autant les libérer. Continuant leur récit, les » accusés « , ont déclaré qu’ils étaient séparés et mis chacun dans un cachot en compagie d’un détenu libyen drogué et de surcroît sidéen « , ont-ils déploré. Outre ces moments atrocies, les quatre individus devraient répondre à des questions portant sur de hauts responsables algériens de l’ex-FIS, a expliqué un des détenus. A la fin de ce parcours des plus cruels vécu par ces jeunes Algériens, le directeur de la Direction de lutte contre la drogue libyenne a fini par reconnaitre l’innocence de ces jeunes, avant de leur déclarer que les raisons de leur arrestation étaient motivées » par un besoin de vengeance « , car, selon toujours ce responsable, » trois Libyens auraient subis un mauvais traitement de la part des autorités algériennes, qui les accuser d’appartenance à un groupe terroriste « , a-t-il indiqué. Ce même responsable a ajouté que depuis cette affaire » il est strictement interdit à tout libyen âgé de plus de 35 ans de se rendre en Algérie « . Ensuite les quatre détenus ont été déplacés vers une autre prison avant d’être transférés dans des camions cellulaires vers les frontières algéro-libyennes sis à Ain Amenas pour ensuite prendre le vol sur Alger.
Ces agissements des services d’El-Khadafi rappellent étrangement le comportement de ces mêmes services qui chassaient tout immigré tunisien ou autre africain en Libye. Cet énième dérapage de la Djamahiria met en péril l’unité des pays du Maghreb qui n’arrivent toujours pas à s’accorder.
Les autorités algériennes compétentes sont interpellées à revoir notre politique vis-à-vis de notre diaspora qui évolue dans les pays voisins.
Mohamed Mouloudj