Contacté par nos soins, Redouane Osmane, porte-parole du Comité des lycées d’Algérie (CLA), qualifie de » mesure dilatoire » le renvoi par le chef du gouvernement de la mise en application de la grille des salaires, initialement prévue pour juin dernier. » Les arguments développés par le gouvernement ne tiennent pas la route. Ce ne sont pas seulement les produits de large consommation qui ont flambés mais même les services, comme le transport, le gaz et l’eau ont connu des majorations « , estime-t-il. Une situation qui appelle, de son avis, une augmentation automatique des salaires des travailleurs, d’autant que l’Algérie connaît une embellie financière conséquente. M.Osmane indique que les prochaines augmentations des salaires ne sont en fait qu’un rattrapage, soulignant que » puisque le citoyen achète aux prix internationaux, les salaires doivent aussi être évalués sur des standards internationaux. « . Évoquant le secteur de l’éducation, le porte-parole du CLA revendique une reclassification des revenus sur la base des qualifications. Dans la foulée, notre interlocuteur insiste sur l’obligation que les augmentations touchent tous les travailleurs, en particulier ceux du secteur privé, beaucoup souffrant de précarité. A ses yeux, le controversé article 87 bis de la Fonction publique continue d’intégrer les primes dans le calcul du salaire minimum. » Seul notre pays adopte cette démarche. Ce qui est un paradoxe « , dénonce-t-il. Pour ce syndicaliste, le mois de septembre, coïncidant avec le mois sacrée de Ramadhan sera l’occasion d’une campagne pour la défense du pouvoir d’achat des algériens. » Il faut une convergence syndicale « , conclut-il afin de secouer le cocotier du gouvernement et le contraindre à lâcher du lest. De son côté, le constat du Syndicat autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) est sans appel. » Le gouvernement promet sans pour autant tenir ses engagements. Il ne fait que dans les promesses « , persifle Mohamed Djilali, chargé de la communication au SNAPAP. Il précise que les volte du face-chef du gouvernement étaient prévisibles. » Le gouvernement veut gagner du temps. Le pacte économique et social imposé est une combine « , déplore-t-il. Les responsables au gouvernement doivent intervenir, Selon lui, pour influer sur le cours des prix, notamment ceux des produits de première nécessité. M.Djillali interpelle les partis politiques à se joindre au syndicats autonomes afin d’exercer une pression sur le gouvernement à l’effet d’imposé une augmentation des revenus. » Si le gouvernement veut une stabilité, il devrait négocier avec les véritables syndicats « , note-t-il. Avec de tels ingrédients, les deux syndicats prévoient, en somme, une rentrée sociale explosive et incertaine. Par ailleurs, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) invite les boulangers, distributeurs de lait et autres vendeurs à faire preuve de » magnanimité et de solidarité » pour mettre à la disposition du citoyen des produits » sains à des prix raisonnables ». L’UGCAA avertit cependant contre le phénomène de la surenchère et de la concurrence déloyale.
Hocine Lamriben