La longue agonie de la forêt d’El Maj

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Le vaste massif forestier d’El Maj s’étalant à travers la quasi-totalité des limites territoriales des circonscriptions de Maâtkas, Boghni, Mechtras constituait, autrefois, l’une des plus importantes réserves de la flore, mais aussi de la faune. Dotée d’une sorte de “microclimat” dû à sa dense végétation, cette forêt est aujourd’hui en passe, hélas, de se désertifier.

En effet, en plus d’une déforestation effrénée, causée particulièrement par l’abattage des chênes et sapins par une bande de braconniers malhonnêtes, qui ne craignent ni la rigueur de la loi ni même les islamistes armés lesquels ont fait de ces lieux une authentique base-arrière. Les innombrables incendies qui s’y sont déclarés durant cette dernière décennie ont également réduit la surface boisée de ce massif lequel est en train de vivre une “saignée” de sa riche faune et flore.

Les sangliers, porcs-épics, chacals, lièvres et les dizaines d’autres espèces animales et végétales se font actuellement très rares. Jadis, il était quasiment impossible de traverser cette forêt sans se retrouver plusieurs fois “nez à nez” avec ces animaux sauvages. Aujourd’hui, ils se comptent sur les doigts d’une seule main. Entre autres raisons de cette déperdition, en plus bien entendu, de la déforestation sauvage, c’est présentement la pollution des points d’eau de ce massif sur lesquels sont déversées les eaux usées de pas mal de villages.

Les oueds, les Talwegs, les sources d’eau sont tous “suspects”. Le déversement direct des eaux usées vers cette contrée, jadis paradisiaque, a en effet, causé des ravages à cette faune dont on retrouve les cadavres jonchant cette forêt. C’est dire enfin qu’en matière de lutte contre la dégradation de l’environnement immédiat, c’est une indifférence inouïe qui est en train de s’observer, au grand dam des écologistes.

Idir Lounès

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